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 COURS/Conversations de GAL (L)O  Thierry 07 83 38 83 21 un atelier fonctionne à la MJC Servon-sur-Vilaine . Des activités se développent dans plusieurs écoles primaires, des animations lectures "caozons gallo", des projections de films, la venue de conteurs et conteuses, des chants et musiques, ...

  Les Prix du Gallo remis par la Région Bretagne ce vendredi 15 décembre 2023 : depuis 7 ans, ils sont attribués à celles et ceux qui font rayonner le gallo en Bretagne. Le jury présidé par l'élue régionale Kaourinthine Hulaud a désigné  prix de l'avenir du gallo à l'école publique Fulgence-Bienvenüe d'Uzel (Côtes d'Armor) avec une formation d'une enseignante à l'Institut de la langue gallèse. Le prix de la collectivité à été remis à Liffré (35), le prix entreprise ou association à Lionel Buannic pour Galoweb, le prix de l'action culturelle Gallo à l'Espace Bel Air de Saint-Aubin-du-Cormier (35) pour le spectacle "Marmots et gallo, le mnou d'Iou" et le prix du gallophone à Marie Chif'Mine pour ses spectacles. Les prix s'accompagnent de 1 000 euros et un diplôme.

      Samedi 9 mars 2024 : Assemblée consultative Conseil Culturel de Bretagne avec la nomination de Ronan Coignard Président (réseau Patrimoines de Bretagne), Stéphanie Le Cam, universitaire, vice-présidente. Huit autres membres s'ajoutent au bureau sur les 70 du conseil. Commission Langues de Bretagne : Yves-Marie Debré-Salaun (Diwan) président, Anita Rouault (Cac Sud 22) vice-présidente, ...

     "Asteris et le demaine es dieus", film doublé en gallo, sous-titré en français, 2014, réalisé par Alexandre Astier et Louis Clichy. Projection cinéma Le Foyer d'Acigné jeudi 4 avril 2024

     Reportage "Une pépite!" de Michel Lelièvre avec "André de Couëdillan" qui a obtenu le prix de la fiction pour un portrait autour de la transformation d'un ancien cultivateur devenu contou (conteur en gallo) à sa retraite. Le vidéo club de Cesson-Sévigné a organisé sa 76ème soirée court-métrage le 15 mars 2024 avec neuf films réalisés par ses membres. Plusieurs ont été primés à des festivals régionaux et nationaux. www.videoclubcessonnais.fr 

         

     Des cours de gallo sont animés à Montgermont par Rémi Roger, alias José, natif de Dingé, qui a vécu quarante ans à Gahard où sa profession d'ingénieur en agronomie lui a permis de cotoyer le  monde des campagnes. "Jeune, je parlais avec mes frères, le patois, comme on disait à l'époque, sans savoir que nous parlions gallo. A l'école, on ne nous incitait pas à parler local, il fallait parler le bon français. Aujourd'hui les choses ont changé et le gallo est devenu une langue officielle depuis 2014. Son enseignement est préconisé par les instances régionales et départementales. Il a franchi le pas en 2019 en s'inscrivant au cours de gallo à La Bouëxière. Un an plus tard, il a été incité à l'enseigner à son tour. Il est devenu professeur bénévole. Chaque mardi soir, je prodigue des cours à des élèves de tous âges, venant de Chantepie, Betton, Mouazé, Ercé-près-Liffré, Montgermont, ou encore Chartres-de-Bretagne. Rémi Roger base son enseignement à partir de l'ouvrage de Fabien Lécuyer, "Chemine de galo pour le monde venû". "Un  livre richement illustré et pédagogique." "Lorsque l'on parle du  galo, on l'écrit avec un seul l et lorsque l'on fait allusion au gallo en français on l'écrit avec deux l " souligne Jérôme Bouthier de l'Institut du Galo www.institutdugalo.bzh  Cours de gallo mardi à 19H Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 07 63 11 90 04/O.F. 13/1/24

"Ici, il nous restait notre goule pour chanter" récit de Jean-Luc Laquittant, défenseur du gallo.

La transmission du Gallo avec les veillées dans nos hameaux éloignés de tout? C'est le besoin des autres qui nous faisait nous réunir. Il y a 70 ans, c'était courant d'avoir un cheval mais pas de charrue, ou l'inverse. On se prêtait des choses. C'était l'occasion de prendre un café, de parler, puis de demander un service car chacun avait sa fierté. Les battages ou parebattes de fin août, ça finissait forcément par une fête et des chants. Le gallo était la langue du quotidien, du travail. Je me souviens, enfant à Béganne dans les années 1950, avoir accompagné mon père pour les mariages que l'on appelait les paires de noces. Il chantait avec un ami des chansons du pays qui démarraient par "C'est dans dix ans...". Il y avait les chansons d'avant messe et celles d'après et surtout du soir qui parfois égratignait tel ou tel invité ou dans un registre grivois. Le chant était prédominant dans le Pays de Redon car on n'avait pas d'instrument de musique même si l'accordéon ou bouèze est arrivé après guerre. Il nous restait la "goule" pour chanter!

Le déclin de la langue gallo : il y a eu la loi Jules Ferry à la fin du XIXè siècle qui a mis un coup d'arrêt. Mais c'est après  guerre (1939 - 1945) que tout a changé. Quand j'étais gamin - j'ai 84 ans aujourd'hui - à l'école, si on parlait gallo, la bonne soeur nous donnait des coups de règle sur les doigts et des lignes à copier : "je ne parlerai plus le patois". A force d'entendre le recteur, les instituteurs et mes parents me dire qu'il fallait parler français, j'ai mis cette foutue langue à la jaille et je n'ai plus parlé gallo du tout...

A la création de la Bogue d'or en 1975, j'étais plus que sceptique : mettre les vieilles femmes de la campagne devant un micro pour les faire chanter... J'ai cru sincèrement que les gars de R'don se foutaient de moi à travers elles. J'avais peur du folklore. J'étais resté sur l'interdiction ancrée depuis l'enfance, l'idée que le gallo ne valait rien. C'est une fois à la retraite que j'ai renoué avec ma langue, notamment en suivant les travaux d'Henriette Walter, une universitaire de Villejean-Rennes.

Aujourd'hui, la Bogue d'or célèbre aussi le conte, la dierie, la menterie qui sont des manières de dire des balivernes. Le conte, c'est le rêve parce que la vie n'est pas drôle, mais ça l'amène à l'aimer. La menterie, c'est aussi un conte mais là c'est de l'exagération. Plus c'est exagéré, plus ça marche. C'est fait pour rire exclusivement. Alors que dans le conte on peut faire rire, pleurer et il y a toujours une morale à la fin. Dans les contes des grands-mères, il y a une histoire vraie au début. C'est plus difficile de faire un bon conte qu'une menterie. La dierie, c'est les brèves de comptoir, les blagues.

Et maintenant? Si on a autant de chansons, c'est qu'il y a eu de la création. Ce sont les enfants qu'il faut mettre dans le coup, avant dix ans. Il faudrait de l'immersion, que ce soit naturel dans la famille. Il y a des jeunes qui apprennent le gallo, les contes et la musique traditionnelle. Le paradoxe c'est que ça se passe en ville comme à l'institut du gallo à Rennes. C'est étonnant d'imaginer que c'est depuis les villes que l'on tente de maintenir à flot la langue des paysans!" O.F. 26/10/23 par Alexandre Stéphant

 

Quelques textes en Gallo:

Quelques videos en Gallo :

Extrait du spectacle Cont’Meizë. Didier RIALLAND, et Gilles Corré à la guitare

 clic sur : 

 ContMeizë Servon 19H


   Infos dernières : 

  • Une encyclopédie de la Haute-Bretagne est en préparation avec l'historien Pascal Ory.
  • Le Parlement européen étudie la possibilité d'intégrer le catalan, mais aussi le basque et le galicien parmi les langues officielles de l'Union.(le premier ministre espagnol a besoin des régionalistes catalans et basques pour se maintenir au pouvoir!)
  • Mais! O.F. 20/9/2023 : "...Au Conseil, les ministres allemand, croate, français et suédois ont réclamé, pour gagner du temps, une analyse sur les conséquences juridiques et financières d'une telle reconnaissance de trois langues d'un coup. Un prétexte pour la France jacobine qui ne voit jamais d'un bon oeil l'affirmation de langues régionales." Fabien Cazenave
  •  Alerte du Conseil culturel de Bretagne : colère par l'inertie des services de l'Etat pour la mise en oeuvre des mesures prévues par  la Convention spécifique pour la transmission des langues bretonnes. Les services de l'Education nationale ont freiné l'engouement des élus locaux et des familles. De plus, la transmission d'une langue ne se cantonne pas à l'école... C'est un outil social qui a sa place dans les activités périscolaires, le sport, les services publics ou encore la signalétique routière... OF. 26/10/23
  • www.bertegn-galezz.bzh  
  • www.academie-du-gallo.bzh 
  • www.institutdugalo.bzh 
  • www.chubri-galo.bzh 
  • www.qhu-bllanc.com (livres enfants) 
  • www.assemblees-galezes.bzh
  • www.plumfm.net (un peu de gallo sur les ondes) Sérent 56
  • www.laboueze.com (Ferme des Gallets Rennes) 
  • www.lagranjagoul.fr maison du Patrimoine oral Pays de Fougères
  • www.obree.fr (chanteur du "Pays Gallo")
  • www.ubapar.bzh  (Union BZH des Pays Ruraux)  
  • www.cacsud22.com  (Pays de Loudia, Prix Gallo 2022 Région Bretagne) 
  • https://niverel.brezhoneg.bzh portail langue bretonne
  • www.axl.cefan.ulaval.ca Aménagement linguistique dans le Monde Université Laval Québec,accord de l'auteur Jacques Leclerc 

   I- Langues de Bretagne: Place du Gallo,

  • Cours de Gallo, Panneaux et drapeaux, Galloweb, Institut du Galo, Ar REDADEG, Office public de la Langue bretonne,
  • Loi  Molac,  Rozenn Milin "Transmission des langues"  

II - GALO, GALLO : le"Patois",  17 Pays de Bretagne

Charte européenne des Langues et ratification,Chants, contes et musiques, Météo bretonne,

Traditions populaires en Haute Bretagne : pansoux, guérisseurs, sourciers, Saints de glace,

Expressions populaires, Appellations des habitants par commune


I - Langues de Bretagne : Place du Gallo, Cours de Gallo,

Vitrë/Gwitreg! Liffré, Lifrë, "Livereg", Panneaux et drapeaux, Galloweb,Institut du Galo, Ar REDADEG, Office public de la Langue bretonne, Loi Molac, Rozenn Milin "Transmission langues"

Place du GALLO : "La langue de la Haute-Bretagne, en Ille-et-Vilaine et à l'est du Morbihan et des Côtes d'Armor, c'est le GALLO. Officiellement, le breton n'a jamais été parlé ici, ce n'est pas la langue du territoire. Un manifeste dénonce une partie d'une convention signée en mars entre l'Etat et la région Bretagne avec "une iniquité de traitement regrettable entre le breton et le gallo concernant leur visibilité dans l'espace public". Dominique Deffain, professeur retraité de gallo UHB2 Rennes indique : "si personne ne voit du gallo, la langue n'est pas reconnue. A Rennes, il y a écrit Roazhon (en breton) mais pas Rene (en gallo). On voudrait que le gallo soit à côté du breton, pas à sa place".Une enquête sociolinguistique de 2018 sur les langues de Bretagne compte 191 000 locuteurs de gallo et 207 000 en breton O.F. 25/10/22 Martin BOISSEREAU.

Un rassemblement en faveur d'une plus grande place accordée à la langue gallèse dans les médias publics ce samedi 19/11/2022, devant les locaux de France 3 puis ceux de France Bleu Armorique : "En Bretagne, nous sommes 200 000 locuteurs du gallo, rappelle un militant. Pour autant, nous n'avons aucune place dans les médias publics qui se sont engagés à promouvoir les langues régionales. Le breton est promu, mais à faible dose, et le gallo n'a encore aucune place."


Cinq Prix du Gallo 2022 : la région Bretagne distingue Anita Rouault, gallophone de l'année, bénévole à l'Institut de la langue gallèse, salariée Asso Cllâssiers et présidente www.cacsud22.com Pays de Loudéac (Radio/cours du soir); Kanna Bordier, avenir du gallo, bandes dessinées; la commune de Romagné, prix de la communauté, accompagnement des écoles, signalétique; Rue des scribes, maison d'édition à Rennes; la Compagnie Sentimentale foule, prix de l'action culturelle, par Jean Ventouillac O.F.


Que dire des panneaux d'entrées/sorties de Villes ? un exemple : un panneau Cesson-Sévigné, dessous Saozon-Sevigneg, dessous Rennes (barré) et dessous Roazhon (barré). Si panneaux en gallo se rajoutant nous aurons ainsi ?? panneaux superposés (Entrées/Sorties)!!! Pollution visuelle, coûts, non-sens. Ou alors redevenons raisonnables avec un seul panneau d'entrée ou sortie de ville comprenant le nom en français et celui d'usage historique de la langue parlée : "Rennes - Rene".En pays gallo, les toponymes (noms de lieux) en langue bretonne sont pour beaucoup d'invention récente et n'ont pas d'ancrage historique : Acigné (nom d'origine romaine) est traduit en "Egineg" avec "aucune traduction devinée"...et "Acignaë" Payz de Renne (Académie du Gallo)

Entre Basse et Haute-Bretagne, le tracé d'arrivées et de maintien de peuplades bretonnes et armoricaines - se confondant progressivement avec les anciens habitants - a évolué au fil des siècles. Il en va de même des évolutions des chants, des musiques et des danses traditionnelles qui reflètent les influences passées, présentes et les partages à venir.La démultiplication des possibilités contemporaines d'implantations durables ou pas sur un "Pays" d'accueil complexifie l'antériorité de la présence forte et se renforce de l'apport d'autres cultures. Assis sur un socle à forte identité constituée, les Pays de Bretagne en sortent renforcés et revigorés.

     Le seul élément manquant du socle est cette partie bretonne de Loire-Atlantique qui aspire à se réunifier depuis le découpage de 1941 sous l'occupation allemande.A nouveau comprenons le socle et l'enracinement à travers l'aspect culturel : on note la présence de 23 Cercles Celtiques bretons disséminés du "Pays de Retz" au "Pays de Clisson", le groupe Tri Yann, le duo Blain/Leyzour, ...

Malgré le non-enseignement de l'histoire "armoricaine" dans les classes primaires et au Collège, le culturel ancestral perdure.

Et quand on va à La Baule ou au Pouliguen, la Bernerie-en-Retz, on parle d'aller en Bretagne. Les professionnels du tourisme se font une joie de le rappeler dans leurs communications!

Cependant, on assiste à des situations équivoques avec un certain esprit jacobin comme à Saint-Nazaire où le drapeau breton est retiré du fronton de la mairie. D'autres maires n'en placent plus, évitant ainsi d'y mettre le breton près de l'européen et du français. Ce dernier n'étant alors arboré qu'aux fêtes 14/18, 1945, ... les mairies devenant des bâtiments administratifs et de gestion locale. Plus d'âmes, plus de culture.


   VITRë (35) et GWITREG : "Qui en veut aux panneaux en breton Vitré - Gwitreg?" Installés depuis début 2023, ils affichaient aux entrées de ville le nom de Vitré en langue bretonne. Une initiative menée dans le cadre de la signature de la charte Y'a d'ar Brezhoneg, engageant la municipalité à plusieurs actions de promotion du breton. Mais, ce week-end du 4 au 5 mars, six panneaux Gwitreg ont disparu. Ils ont été volés assure la mairie qui dénonce un préjudice d'un montant supérieur à 1 000 euros. "devons-nous faire le lien avec le courrier que je viens de recevoir qui "réclame" la pose de panneaux d'entrée de ville en gallo?" s'interroge la maire.

    L'installation de ces panneaux avait en effet suscité des railleries et de la colère, notamment sur les réseaux sociaux. Un agacement partagé par Guillaume Gérard, Vitréen et président de la Granjagoul, une association de promotion de la culture gallèse de Haute-Bretagne. "J'ai l'impression qu'on veut faire ça pour faire plaisir aux touristes, on se croirait à Disneyland Bretagne... Sauf qu'on est plus dans les stéréotypes qu'autre chose", regrette-t-il. "Dans le pays de Vitré, comme dans le reste de l'Ille-et-Vilaine, c'est bien le gallo que l'on parle depuis le Moyen-Age". Une langue dont il a appris les rudiments à l'adolescence, avec sa grand-mère, avant de se perfectionner à l'âge adulte. "Comme beaucoup, je ne l'ai pas appris par mes parents car ils avaient intériorisé la honte de le parler". L'école française est passée par là, de même que la mondialisation. La proximité entre les deux langues n'a pas aidé, donnant l'impression d'un patois ou d'un français déformé. "Pourtant, le gallo est bien une langue qui est aujourd'hui en danger" alerte Guillaume Gérard.C'est aux élus, quand il y a une culture de territoire qui est invisibilisée, de faire en sorte qu'il y ait un rattrapage", estime-t-il. Avec Nicolas Rozé, président de La Bouèze, autre association de promotion du gallo, ils sollicitent la mairie de Vitré depuis l'été 2022 pour que  "le gallo ne soit pas oublié", "On n'oppose pas les langues! il y a plusieurs Bretagne et c'est une richesse. mais que le breton soit la première décision à Vitré est surprenant."regrette Guillaume Gérard. D'autant qu'une charte similaire existe pour le gallo. "Elle touche à l'affichage public, à la formation... Plusieurs villes l'ont déjà signée, comme Fougères, Liffré ou Saint-Brieuc... On aimerait que ce soit également le cas à Vitré", espère-il. D'après une enquête socio-linguistique datant de 2018, le gallo serait encore parlé par 8% des habitants du Pays de Vitré : "c'est une langue vivante : 60% des locuteurs du gallo ont moins de 60 ans".

     La mairie de Vitré confirme "que les échanges s'engagent avec les promoteurs de la langue gallèse et estime que leur demande est légitime. Nous comptons faire la promotion des deux langues. L'office public de la langue bretonne nous a contacté dès 2020. Ce type d'engagement prend du temps." souligne Isabelle Le Callennec. "J'espère que notre volonté de poursuivre nos échanges avec les promoteurs du gallo sera de nature à la restitution du mobilier urbain disparu", conclut la maire. O.F. 9/3/2023 par Laura Daniel

                           infos + sites www.lagranjagoul.fr et www.laboueze.com 

 

          Pour nos drapeaux des balcons de mairies : Européen, Français et Breton .Le drapeau breton offre l'avantage de réunir par 5 bandes noires : la Haute Bretagne représentant Dol, Nantes, Rennes, Saint-Brieuc et Saint-Malo et la Basse Bretagne 4 bandes blanches : Cornouaille, Léon, Trégor, Vannetais.

     Un article O.F. du 11/5/2023 interroge "Faut-il rendre le drapeau européen obligatoire?" Assemblée nationale, un débat houleux soulevé par les élus macronistes à la Journée de l'Europe, avec l'hostilité des élus de la France insoumise ("C'est une mesure symbolique, d'ailleurs de nombreuses mairies le font déjà...") et le Rassemblement national. Localement, la majorité municipale y serait plutôt favorable. La maire PS de Rennes, Nathalie Appéré, ne cache pas que "faire des candidatures uniques aux prochaines européennes n'aurait pas de sens pour un scrutin proportionnel". Elle plaide pour un "socialisme écologique", une alliance "qui fait ses preuves à Rennes". Bruno Alvarez - 

 

"Mystère levé autour du vol des panneaux en breton": la Brigade Albert Poulain, un collectif de défense du gallo, revendique le vol. Elles sont réapparues dimanche, devant la mairie de Carhaix. Six Gwitreg, Vitré en breton, aux côtés de dix autres panneaux Roazhon, Rennes, et Gwern ar Sech, Vern-sur-Seiche. Une revendication a été envoyée à l'hebdomadaire "LE POHER", signée par la Brigade Albert Poulain. "Rappelons que le gallo est la langue de Haute-Bretagne et est prioritaire à tout affichage bilingue préalable", affirment-ils, précisant que les panneaux "proviennent tous d'affichages bilingues non-conformes de Haute-Bretagne".

     Les brigadiers attendent deux impératifs de Christian Troadec, maire de Carhaix et vice-président à la région Bretagne en charge des langues de Bretagne et des Bretons du monde. Le premier : "Que les recommandations internationales sur les minorités culturelles deviennent la norme du pouvoir politique breton". Le second : "Que cesse l'escroquerie de l'office public de la langue bretonne et qu'il se mette en conformité avec la législation française lors de tous ses démarchages auprès des collectivités territoriales." Le maire de Carhaix a réagi :"En Europe, en Italie, en Espagne, par exemple, la signalétique bilingue, voire trilingue majoritairement, existe et ça ne pose pas problème." Pose de panneaux gallo à Vitré (après ceux en breton) :"J'avais mis un préalable à la restitution des panneaux. C'est fait. Nous allons pouvoir avancer." assure Isabelle Le Callennec qui a récemment rencontré à la mairie de Vitré des responsables de l'Institut du Galo afin d'évoquer une signature de la charte de la langue gallèse, comprenant notamment la pose de panneaux en gallo. O.F. 11/4/23 par Laura Daniel et Victoria Geffard

      Les élus du conseil régional de Bretagne inquiets pour les classes bilingues : ils viennent de signer un courrier (excepté le rassemblement national qui n'a pas été sollicité et le groupe communiste qui n'a pas voulu parapher) envoyé à la première ministre Elisabeth Borne. Il y a un an l'Etat et la Région ont fixé un objectif : passer d'ici à 2027 de 20 000 à 30 000 élèves dans les filières français-breton. Cela suppose de former 400 enseignants. Les Corses ont réussi, pourquoi les Bretons n'y arriveraient pas?" O.F. 11/4/23 par Laeticia Jacq-Galdeano

Liffré, Lifrë, Liverieg : Six panneaux en gallo ont disparu dans la nuit de dimanche à lundi. En 2015, la ville s'est engagée à mettre en place des actions lui permettant d'accéder au niveau 1 de la charte de l'institut du Galo, "Du Galo, dam yan, dam ver" (du galo, oui bien sûr) qui consiste à promouvoir la gallo dans la vie éonomique, sociale et culturelle en Bretagne. Aux entrées et sorties de la ville, des panneaux "Lifrë", nom gallo de Liffré, ont donc été installés en plus des panneaux en français et en breton.

 Sans qu'un lien ne soit établi entre les événements, des panneaux en breton avaient déjà été dérobés dans plusieurs communes. Un collectif de défense du gallo avait revendiqué les vols et restitué les panneaux le 10 avril. "Rappelons qu'un panneau coûte plus de 1 000 euros, la collectivité de Liffré a la volonté de poursuivre la dynamique des langues régionales... ces six panneaux ne seront pas changés immédiatement, en souhaitant qu'ils nous soient restitués." De son côté l'association Gallo-Tonic s'interroge sur cette disparition. O.F. 26/4/23

Nota : en résumé toutes ces promenades de panneaux alimentent aussi l'information aux langues régionales et font le buzz!  

          Cours de Gallo à la Caravane MJC Servon-sur-Vilaine (avec des adhérents "Moulinet" d'Acigné); également Cours de Breton, salle Goscinny d'Acigné le mardi 18H00 Contact Thierry 07 83 38 83 21

         GALOWEB, une plateforme de vidéos en Gallo. Objectifs soutenus par la Région Bretagne : proposer des programmes pour tous les âges. GALICHON s'inscrit dans l'idée de "favoriser la transmission du Gallo" à travers des comptines,des chansons ou des rimadell (petite poésie bretonne). www.galoweb.bzh  Mai 2022

    INSTITUT DU GALO : Assises du Gallo en 2016: l'Institut du galo "pendant" de l'Office public de la langue bretonne en février 2017.

 Président Raphaël Gouablin, directeur Jérom Bouthier, Ferme des gallets à Rennes (qui accueille également "La Bouèze") www.institutdugalo.bzh Cinq missions : enseignement/formation (notamment instituteurs, animateurs...), Charte "Du galo, dam yan, dam vèr", médias, terminologie/traduction, observatoire.

 L'Institut est soutenu par le Conseil régional et les départements 22 et 35.

 

Leur définition du Galo : c'est, comme le français, une variété de la langue d'oïl appartenant au groupe gallo-roman. En ajoutant : le breton est une langue celtique du groupe brittonique, arrivée en Bretagne avec les migrations des Bretons en provenance de l'actuelle Grande-Bretagne.Ces deux langues sont classées par l'Unesco comme "sérieusement en danger".

     Signature mercredi 16/11/2022 d'une charte "du Galo, dam Yan, dam Vèr!" pour promouvoir le gallo avec l'Université Rennes 2. "La Bretagne est riche de ses diversités, notamment de ses langues". Quelques communes et villes signataires :Argentré-du-Plessis, Bazouges-La-Pérouse, Bain-de-Bretagne, Beaucé, Chavagne, Ercé-près-Liffré, Fougères,  Iffendic, La Bouëxière, Lanrigan, Liffré, Monterfil, Parcé, Saint-Senoux, ... voir carte/site.

 

  Depuis janvier, un centre d'étude des langues, territoires et identités culturelles - Bretagne et langues minoritaires (Celtic-Blm) : formation, cours spécifiques ainsi que des événements culturels en langue gallèse.


  AR REDADEG, 14 ème édition copiée sur les Basques.

La course en relais pour les langues de Bretagne, avec 2 000 km entre Vitré 20 mai et Vannes 28 mai 2022 avec cette année un projet en Gallo :

"c'ét le premier espectacl en galo qi méleyera la poupine de bouéz, la musiqe e le parlement." 

   O.F. 31/10/22 REDADEG : 155 000 euros répartis sur 12 projets pour la promotion de la culture et LA langue bretonne. Le plus grand moment, un chèque de 77 500 euros, revient au réseau Diwan d'enseignement immersif français et breton, qui a été remis, ce week-end, lors du festival du livre en Bretagne à Carhaix.

La Redadeg sillonne tous les deux ans la Bretagne et base sa collecte de fonds sur l'achat symbolique de kilomètres. Cette année, près de 500 asociations et 200 entreprises y ont participé. Les autres lauréats 2022 portent des actions qui encouragent l'usage du breton en famille, à l'école ou lors de temps de loisirs : Podcast de fiction de l'univers fantasy, chaîne You Tube pour apprendre à jouer en breton (Seizh Kalon), vidéos d'humour en breton (chaîne Lors jereg), Paddle e brezhoneg, livre lexique pour des mots de vocabulaire féministe et inclusif, ..." 

   Mot envoyé : le "Moulinet d'Acigné" donne des cours/conversations de breton depuis peu; pour le gallo, des adhérents vont à la MJC de Servon-sur-Vilaine, créent des spectacles destinés au grand public et en écoles primaires. Notre activité principale est le cours danses BZH loisirs avec 80 adhérents. Pour cette récente Redadeg nous avons envoyé chèque de 100 euros. Le fait qu'il avait été dit (par le "réseau"!) qu'une petite partie des sommes serait donnée à la culture gallèse nous avait influencé. Il serait bien de clarifier l'objectif de la Redadeg : course soutien langue bretonne ou langues de Bretagne (donc avec le gallo). L'étude linguistitique de 2018 indique que le nombre de locuteurs est quasi aussi important en breton et en gallo... Bonne continuation pour la Redadeg 2024".

   Réponse de la Directrice www.ar-redadeg.bzh : "Je suis bien d'accord avec vous et c'est bien dommage qu'il ne soit pas précisé notre soutien au gallo! Mais lors de la fête nous avons acté les récompenses, notamment celle de CAC SUD 22 pour le théâtre en gallo.Nous avons bien soutenu la langue gallèse cette année encore et continuerons dans le même sens".

 

CACSUD22 Loudéac : "Assises de l'édition en langue gallèse",

samedi 5 novembre, à Guerlédan. Pour Anita Rouault, présidente CACSUD22 l'objectif de ces assises est de trouver des solutions et des outils permettant de communiquer et de diffuser plus efficacement", afin de permettre aux ouvrages édités en gallo de trouver leur public. "Depuis quelques années le GALLO prend un nouveau souffle en Bretagne, notamment suite à la création de l'INSTITUT de la LANGUE GALLèSE" en 2017. Cette journée de travail donnera lieu à la rédaction d'un cahier des charges qui sera présenté au Conseil régional. Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 02 96 28 93 53

-CAUSERIES NORMANDES : UN DIPLôME D'ETUDES NORMANDES à CAEN à partir de février 2023. L'Université de Caen proposera une nouvelle formation sur la culture et le patrimoine régionaux. Ce diplôme sera ouvert à tous, en formation initiale ou continue. D'une durée de 80 heures, il se compose de quatre unités d'enseignement : dialectologie normande, institutions et droit de la Normandie, Histoire de la Normandie, sources et méthodes.


         O.F. 7/5/22 : Kristian GOYONVARC'H, conseiller régional Union Démocratique Bretonne et les Législatives des 12 et 19 juin :" l'UDB présentera au moins 25 candidats sur les 37 circonscriptions que compte la Bretagne. Le 8 avril, 75 conseillers régionaux, sans le rassemblement national, ont voté un voeu pour une Bretagne autonome et réunifiée. Cela veut dire une ASSEMBLEE REGIONALE avec des compétences législatives, un pouvoir fiscal. Et Jean-Luc Mélenchon avec son accord entre les écologistes EELV et la France Insoumise (LFI) ? Tous les députés LFI ont voté contre la loi Molac. Mélenchon n'a pas changé. C'est lui qui, quand Jack Lang, ministre de Lionel Jospin, oeuvrait pour l'accord d'intégration de Diwan dans le public, est intervenu pour casser l'accord." par Christian Gouérou

   O.F. 27/4/2022  Réponse d'Emmanuel Macron à propos des langues régionales : "le nouveau Conseil national des langues et cultures régionales formulera des propositions. Nous réétudierons la possibilité de ratifier la Charte européenne des langues régionales."

     et Présidentielles, Romain Pasquier, politologue : "E. Macron l'emporte avec plus de 66% des voix en Bretagne, région la plus macroniste de France après l'Ile-de-France. Pour les Législatives, Insoumis, écologistes et socialistes ne sont pas d'accord sur les questions culturelles, linguistiques ou de décentralisation, assez majeures en Bretagne." Olivier Mélennec

  • O.F. 7/4/2022 : "A la Région, le breton et le gallo sont traduits en direct", une première en France les conseillers régionaux pourront s'exprimer en breton ou en gallo lors des discours de politique générale ou des questions orales, avec une traduction directe ou simultanée. Cette traduction sera également assurée sur le site internet et les réseaux sociaux.   Autre engagement : signe d'ouverture très claire vis-à-vis du groupe "Breizh a gleiz", un voeu sur l'AUTONOMIE sera proposé au vote "aucune comparaison possible avec la situation dramatique qui se joue en Corse. La nécessaire autonomie que nous demandons est liée à la République", insiste Loïg Chesnais-Girard "notre pays a besoin de comprendre qu'il faut laisser faire les territoires. C'est un piège de donner la main sans les moyens. Soit le gouvernement considère qu'on est ringards et hors du temps, soit on nous donne les moyens de mener nos politiques sur notre territoire.Il nous faut plus de capacités à agir. Sinon, on désespère les gens et on nourrit une forme de nationalisme et extrémisme" par Christel Marteel
  • O.F. 26/1/2022 : Une école va porter le nom de François Pinault, l'homme d'affaires : le maire de Tréverien (entre Saint-Malo et Rennes) explique ce choix décidé après consultation d'habitants, élèves et enseignants : "C'est un enfant du pays, qui a été élève dans cette école. Il garde un souvenir très ému de l'enseignement de ses instituteurs qui lui ont appris à parler le français. Car, à l'époque, il ne parlait que le GALLO".Attaché aux valeurs de l'éducation républicaine, il a soutenu les actions de l'école publique avec des dotations d'équipements informatiques, des tablettes ou des projecteurs vidéos...des voyages et sorties scolaires au musée des Beaux-Arts ou au centre des congrès à Rennes.
  • En Octobre 2021 la région a proposé un pojet de convention ambitieuse. Le RECTORAT a enfin fait part de sa contribution à cette proposition  le 21 décembre dernier   en censurant tout simplement la quasi-totalité de la partie consacrée à l'enseignement. En particulier l'article 7 de la loi Molac (en vigueur) : "Sans préjudice de l'article L 312-11-1 , dans le cadre de conventions entre l'Etat et les régions, la collectivité de Corse, la collectivité européenne d'Alsace ou les collectivités territoriales  régies par l'article 73 de la Constitution, la langue régionale est une matière enseignée dans le cadre de l'horaire normal des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et des lycées sur tout ou parties des territoires concernés, dans le but de proposer l'enseignement de la langue régionale à tous les élèves. La convention doit être débattue à la session du conseil régional de février prochain. 

     Accord trouvé pour les Langues de Bretagne : O.F. 05/2/2022 : "je pense que nous sommes arrivés à un équilibre qui devrait satisfaire la majorité, accord assez ambitieux.", estime Paul Molac, président de l'Office public de la langue bretonne. Le projet de convention Etat-Région quasiment finalisé pour être transmis pour avis au Conseil culturel de Bretagne et au Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser), ensuite soumis au vote des élus régionaux mi-février.Avancées avec le rectorat d'académie : recrutement des enseignants du premier degré bilingue d'ici six ans. Prépa concours après le bac au lycée de l'Iroise, à Brest.Licence bilingue en sciences de l'éducation, trois années d'études, avec au besoin une année supplémentaire pour l'apprentissage du breton. 25 places avec l'idée de monter à 50. Autre avancée : enseignement du breton comme langue optionnelle dans les ECOLES et collèges. 30 collèges concernés, contre 4 actuellement. Objectif : passer de moins de 20 000 élèves étudiant le breton actuellement à 30 000 d'ici six ans. Enfin, des remplacements de panneaux encore monolingues, encourager les mairies à distribuer des livrets de famille biligues. Par Olivier Mélennec

Langues régionales : Gal (l)o, Breton, ... réseau ESKOLIM

  • Le BRETON : le rapport ministériel sur les pratiques pédagogiques du réseau Diwan : suite à l'étude de deux inspecteurs, en juin 2021 on pouvait y lire que "les élèves de Diwan devancent sensiblement les autres élèves des sections bilingues avec de bonnes évaluations en français et mathématiques. Les élèves obtiennent des résultats meilleurs que la moyenne française au brevet des collèges et au baccalauréat.". D'où la demande de classes bilingues immersives, qui ont déjà été acceptées à titre expérimental au Pays basque. Mais il faudrait aussi modifier la Constitution! En Corse, Scola Corsa se lance dans l'immersion et Bastia va ouvrir sa propre école.
  • Le réseau ESKOLIM fédère basques, bretons, alsaciens, catalans et occitans,  Alan Ar Gal/ Fabiana Giovannini 
  • O.F. 31/8/2021 : "Des associations bretonnes contre le contrat d'engagement républicain institué par la loi "Séparatisme". Il est en contradiction avec la défense des langues et cultures régionales. Signer ce contrat en l'état nous place dans l'impossibilité de dire notre opposition au dogme de l'unicité du peuple français, lequel nie l'existence de nos peuples minoritaires, et, bien sûr, de notre peuple breton. écrivent ces associations (dont Bretagne Réunie et l'Institut culturel de Bretagne) réunies au sein du collectif Bretagne majeure. Parmi ses nombreuses dispositions, la loi, publiée mercredi au Journal officiel, prévoit que toute association sollicitant une subvention publique doit signer ce contrat.             

 "Une Marée bretonne pour les langues régionales" O.F. 30/05/2021, 6 à 10 000 manifestants se sont rassemblés à Guingamp après l'appel de dizaines de réseaux d'enseignement, associations, collectifs, syndicats et partis politiques. Des dizaines de manifestations analogues ont eu lieu en Corse, Occitanie, Alsace, au Pays Basque... Pour le député Paul Molac, à l'origine de la loi, "le Conseil constitutionnel considère que l'école Diwan et son enseignement immersif sont illégaux. Je ne vois pas d'autre solution que de compléter cet article de la Constitution en y ajoutant une mention sur les langues régionales"... "qui, selon la page Facebook d'Emmanuel Macron, "sont un trésor national qui ne cessent d'enrichir notre culture française".Antonin Gendry

     La loi Molac promulguée après le coup de massue du Conseil constitutionnel  

          O.F. 24/5/2021 : Le Président de la République a promulgué, sans attendre, le texte amputé de ses articles 4 et 9, qui portaient sur l'enseignement immersif des langues régionales - c'est-à-dire effectué dans cette langue pour la plus grande partie du temps scolaire - et sur les signes diacritiques (tildé).

      Nota AG : Les articles avaient été approuvés par 247 députés contre 76 opposants!

     Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a affirmé que "Diwan n'est pas menacé dans son existence". Cela ne rassure pas le Président du réseau associatif, Yann Uguen, qui estime qu'on veut obliger Diwan à adopter un enseignement bilingue avec une parité horaire entre le français et le breton..

      Paul Molac estime que le combat est d'aboutir à la révision de la Constitution avec un projet de loi qui vienne du gouvernement. Le président du Conseil régional de Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, a adressé un courrier à Emmanuel Macron pour solliciter l'activation de l'article 10 alinéa 2 de la Constitution afin d'obtenir une nouvelle délibération. En vain.Rassemblement pour manifester le 29 mai à Guingamp... par Anthony Rio et Olivier Mélennec

  LE VOTE HISTORIQUE DES DEPUTES POUR LES LANGUES REGIONALES O.F. Vendredi 9 avril 2021

     La loi va pouvoir être promulguée sans délai et ses dispositions devenir effectives. Elles concernent des langues parlées en métropole (BRETON, GALLO, OCCITAN, ALSACIEN, BASQUE, CATALAN, CORSE, FLAMAND, PICARD, ...) mais aussi les Outre-mer. "C'est un jour historique, souligne le député breton Paul MOLAC. C'est la première fois qu'une loi sur les langues régionales est votée en France." La possibilité de dispenser un enseignement immersif des langues régionales dans l'enseignement public constitue une avancée majeure, alors que le nombre de locuteurs diminue inexorablement. "Il n'y a plus de transmission familiale des langues régionales, souligne Paul MOLAC. L'école doit prendre le relais." Les communes de résidence des élèves verseront un forfait scolaire aux établissements d'accueil avec possibilité de passer des conventions entre l'Etat et les régions, dans le cadre de l'horaire normal des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et des lycées, tout en restant FACULTATIF. Disposition également de signes diacritiques tels que le "tilde". Vote favorable massif des députés de tous bords, excepté La France insoumise.

     Un débat passionné sur les langues régionales. Le sujet des langues régionales ne laisse personne indifférent. Le débat qui a eu lieu hier à l'Assemblée nationale sur la proposition de loi du député du Morbihan PAUL MOLAC en témoigne. Il a été passionné. Dans un pays jacobin comme la France, la question de la place à accorder aux langues régionales croise forcément celles des cultures et des identités. Erwan Balanant, le député Modem du Finistère, a évoqué son père, dont le breton est la langue maternelle, et sa fille, élève de l'école en langue bretonne Diwan. "L'immersion est la meilleure méthode d'apprendre une langue. Elle ne nuit pas à la langue d'origine." L'enjeu est aujourd'hui de préserver une richesse immatérielle bien souvent en grand danger. "Mon père ne parle plus breton avec grand monde", constate Erwan Balanant.En Bretagne, on compte encore 207 000 locuteurs du breton. Mais leur moyenne d'âge est de 70 ans.

     Le mot qui fâche : "Je suis député de la nation française mais je me sens breton", a affirmé de son côté Thierry Benoit, le député UDI d'Ille-et-Vilaine. "Notre diversité n'est pas un problème, c'est une chance" a souligné Marc Le Fur, le député LR des Côtes d'Armor, régionaliste convaincu.

     Face à ces témoignages, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, s'est voulu le défenseur intransigeant de la République. OUI aux LANGUES REGIONALES. Mais pas question de porter atteinte au rôle prééminent de la langue française. Le mot "séparatisme", lâché lors du débat sur l'enseignement immersif, a failli mettre le feu aux poudres. Le communiste Hubert Wulfranc s'est aussi inquiété d'un "régionalisme identitaire qui peut légitimement préoccuper". Evoquant un "TRISTE JOUR", Bastien Lachaud, député LA FRANCE INSOUMISE de Seine-Saint-Denis, a pour sa part, fustigé l'instauration d'un forfait scolaire obligatoire en faveur des écoles associatives. Il a rappelé le vieux principe des défenseurs de l'enseignement public en vertu duquel "l'argent public doit aller à l'école publique".

     "NOUS AVONS BIEN TRAVAILLE" Au final, la voix des régions l'a emporté. "Nous avons bien travaillé" a estimé Marc Le Fur. Des députés LREM comme le costarmoricain Yannick Kergolot ou le finistérien Didier Le Gac ont apporté leur pierre à l'édifice. Ils avaient déposé des amendements favorables au rétablissement du FORFAIT SCOLAIRE en faveur des écoles associatives, disposition qui avait été supprimée lors du passage en commission. Le sentiment de l'URGENCE a guidé beaucoup de députés. Certains d'entre eux ont aussi fait remarquer que la langue française est aujourd'hui bien davantage menacée par l'hégémonie de l'anglais que par les langues régionales.

     Le vote a été sans appel. Le groupe majoritaire LREM avait donné pour consigne de voter CONTRE le texte défendu par Paul MOLAC. Elle n'a manifestement pas été suivie. 247 députés se sont prononcés en faveur de la proposition de loi relative à la PROTECTION PATRIMONIALE DES LANGUES REGIONALES ET A LEUR PROMOTION. Seuls 76 ont voté contre... Olivier Mélennec 

     

    Et si Emmanuel MACRON se réjouissait aussi du vote? C'était en 2018, à Quimper. Le président de la République avait, dans son discours, DEFENDU les LANGUES REGIONALES. "La langue française n'est plus menacée par les langues régionales qui ont un VRAI ROLE à jouer", avait-il déclaré. Emmanuel Macron souhaitait "qu'à travers le réseau d'éducation nous puissions accompagner les différents réseaux comme l'école publique ou Diwan. Nous serons présents au rendez-vous." avait-il ajouté. Parmi les derniers mots du discours, les Bretons se souviennent du "Bevet Breizh" (Vive la Bretagne"), prononcé par le Président en guise d'au-revoir à Quimper. Trois ans plus tard, ce jeudi, le chef de l'Etat dans son propos liminaire qui ouvre traditionnellement le conseil des ministres, aurait invité son gouvernement à jouer L'OUVERTURE sur la question des LANGUES REGIONALES en débat à l'Assemblée nationale. Selon nos informations, le président de la République serait même allé jusqu'à regretter une attitude trop fermée du gouvernement depuis quatre ans, n'hésitant pas à illustrer son propos par la place occupée par les écoles Diwan en Bretagne. De là à dire qu'Emmanuel Macron se réjouit de l'adoption de la loi MOLAC il n'y a qu'un pas que l'envie d'être en conformité avec son discours de Quimper permet de franchir!

     En tout cas, il y a au moins un membre du gouvernement qui n'a pas caché son bonheur hier de voir la loi MOLAC adoptée, c'est Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères et de l'Europe. D'autant qu'il avait lui même échoué en 2000 quand Jack Lang était ministre de l'Education nationale, à rassembler et convaincre autour d'une loi similaire à celle qui vient d'être adoptée. Contacté, il s'est dit "très heureux de cette avancée historique". Christel Marteel

          

            O.F. 23/4/2021 : "Plus de soixante députés ont déposé, hier, un recours devant le Conseil constitutionnel contre la loi sur les langues régionales, adoptée le 8 avril. "Mais de quoi peuvent-ils avoir bien peur?", s'interrogeait le député du Morbihan Paul Molac, à l'origine de la proposition de loi. (76 députés avaient voté contre/247 pour).

Rappel décembre 1870 : on a stationné 50.000 soldats de l'Armée des "Forces de Bretagne" qui croupissent dans la boue au Camp de "Conlie", près du Mans, la plupart sans armes ou munitions. Les Prussiens sont alors aux portes de Paris. Le préfet répond au maire de Rennes : "Que voulez-vous, on a eu le tort de faire une armée de bretons. A Tours (nouveau siège du Gouvernement, avec le jeune ministre de la Guerre Léon Gambetta), ces messieurs craignent que ce soit une armée de chouans." Importance de la compréhension de la langue : Passant en revue des "bretonnants" dans cette "KERFANK" (ville de boue) : "D'AR GER, ma general!", lequel général ne comprit pas que cela signifiait "A la maison! et pas "à la guerre".

     Rozenn MILIN, "Transmission langues". Article O.F. 13/11/2022 par Serge Poirot

 

. Thèse de sociologie en 1 400 pages UHB2 Rennes "Du sabot au crâne de singe. Histoire, modalités et conséquences de l'imposition d'une langue dominante. Bretagne, Sénégal et autres territoires."Comprendre comment la langue bretonne, parlée par plus d'un million de personnes dans les années 1950 a cessé d'être transmise. Le nombre de locuteurs, de nos jours, est estimé autour de 200 000, dont la majorité a plus de 70 ans. A partir de la période de la Terreur, pendant la Révolution, les révolutionnaires ont commencé par traduire les textes, comme la Déclaration des droits de l'Homme, dans les différentes langues. Mais ensuite, ils ont changé de doctrine et décidé de forcer tout le monde à parler le français. L'école obligatoire, à partir de 1882, a permis de concrétiser cette volonté.

 Il y a eu une volonté d'éradiquer les langues régionales et l'école a été cet outil, à travers des punitions, des humiliations ou des méthodes comme le "symbole".

 Ce n'était pas généralisé, ça dépendait des écoles, des instituteurs. Le premier enfant qui était pris à parler breton, dans la cour de l'école, devait porter autour du cou, ou dans sa poche, un objet, un sabot, un morceau de bois...Il devait espionner ses camarades pour le refiler à un autre qu'il surprenait à parler breton. Le dernier qui l'avait, en fin de journée ou de fin de semaine, était puni : retenues après la classe, devoirs supplémentaires, nettoyage des toilettes, ... Des rapports d'inspecteurs le recommandent aux instituteurs.D'autres témoignages existent en Alsace, Pays Basque, Occitanie, ... d'autres pays d'Europe et en Afrique subsaharienne où le symbole a été exporté par les colonisateurs, comme au Sénégal avec un os d'animal, un crâne de singe, un péroné de chèvre. Des punitions pouvaient aussi être violentes, des coups de bâton ou de chicotte. Les Bretons auraient pu apprendre le français et continuer à parler breton. La majorité de la population mondiale parle plusieurs langues. Ce qu'on a imprimé dans l'esprit des gens, c'est que parler breton c'était être un plouc, un arriéré. Les Bretons de la campagne et des classes populaires, parce qu'ils ne parlaient pas français, étaient déconsidérés. Ils ont fini par intégrer qu'ils étaient inférieurs et que, s'ils voulaient s'en sortir, il fallait qu'ils ressemblent à ceux qui étaient au-dessus.Ils ont aussi rejeté leur langue. Avec cette humiliation permanente, ils comprenaient qu'il fallait se débarrasser de cette partie de leur identité : un "suicide linguistique".

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II - GALLO/ GALO: le "Patois", 17 "Pays de Bretagne", Charte européenne des langues et ratification,Chants, contes et musiques,Météo bretonne, Traditions populaires en Haute-Bretagne, Pansoux, guérisseurs, sourciers, Saints de glace, Expressions populaires, Appellations des habitants par commune...

  D'après La Borderie (1883), le mot "GALLO" apparut dès le XIVè siècle pour désigner le non-bretonnant (1). Le terme "PATOIS", vers 1885, est un dérivé de "patte" qui a reçu le suffixe que l'on trouvait à l'époque dans la langue en "François", qui se prononçait "françoué", devenu "Français"; et "patois" (patoué) s'est appelé "patoua". Le mot "patte" exprimait à l'époque la grossièreté supposée des gens qui parlaient ce langage! Le terme "patois" serait issu de l'ancien français "Patoier" pour "gesticuler". Henriette Walter aura signifié que "le français n'est qu'un patois qui a réussi"! De nos jours, on parle de "langues régionales" plutôt que de patois ou dialectes (différences selon notion de grandeur de territoires). Des 35 "idiomes" de l'almanach de 1792 on en recense deux siècles plus tard 75, Outre-Mer compris, dont 13 "pouvant être enseignés" à l'école... EN 1951, la loi Deixonne permet l'enseignement en secondaire du basque, du breton, du catalan et l'occitan. Puis seront autorisés le corse en 1974, le tahitien en 1981, les langues d'Alsace en 1988, des pays mosellans en 1991, le Mélanésien en 1992 et le créole en 2002. L'article 2 de la Constitution de 1958 indique que "La langue de la république est le français; et l'article 75-1 "les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France". La loi Molac du 21 mai 2021 sur les langues régionales fut censurée dans deux articles par le Conseil constitutionnel. Les manifestations auront permis d'obtenir l'enseignement immersif. 
On aime aussi le féminin "Gallèse" et le joli nom de la Fête de la "Gallésie" qui se tient à Monterfil en juin.

     Les Hauts-Bretons : on les dit méfiants et rusés, parfois jusqu'à la finasserie, mais on convient qu'ils sont honnêtes et justes et toujours loyaux dans leurs contrats. On leur reproche d'être lents, difficiles à remuer mais, après avoir déploré leur esprit de routine, on constate que de Vitré à Loudéac, comme sur la côte, leur agriculture est en constant progrès, car ils sont patients et persévérants. (Dans cette guerre des tranchées 1914-18, le breton, majoritairement rural et paysan,  est réputé excellent dans la défensive car il est tenace et n'a pas peur, "rapports militaires").

     On affirme qu'ils ne manifestent pas de sentiments très vifs, qu'ils manquent d'enthousiasme, qu'ils ne sont pas gais, mais on leur reproche aussi d'avoir une gaîté un peu rabelaisienne et d'aimer les plaisanteries gauloises. Ils aiment aussi la bolée, mais ce vice-là est venu de Normandie avec les pommes. Ils sont âpres au gain mais ils sont économes et ils sont charitables : les pauvres des campagnes savent tous qu'ils peuvent compter sur l'aide de leurs voisins en cas de trop grande détresse. Mme de Sévigné s'extasiait : "Je trouve des âmes plus droites que des lignes, aimant la vertu comme naturellement les chevaux trottent."

     (1) Le député de Vitré, catholique et monarchiste, Arthur de La Borderie, est aussi historien membre fondateur de la Société Archéologique et Historique d'Ille-et-Vilaine. Il participe à la reconstruction de l'"Association Bretonne" en 1873. Elle avait été fondée en 1843 et dissoute par Napoléon III en 1859. Sa mission : "développement des progrès agricoles de la Bretagne et former un centre d'études et de relations" Citons quelques noms sur plusieurs époques : Théodore de La Villemarqué, Louis Tiercelin, Anatole Lebras dit Le Braz, Théodore Botrel, les bardes Abhervé et François Jaffrenou dit Taldir, Joseph-Guy Ropartz, Charles de Lorgeril... De nos jours elle organise des colloques avec pour support le site www.associationbretonne.bzh  Une autre association bretonne oeuvrait auparavant à la contre-révolution de 1792 avec le Marquis de La Rouërie. L'"Académie Celtique" : encouragés par le Consulat, 400 intellectuels et notables se regroupent en 1804 pour donner des références historiques à la nouvelle nation, après ces terribles années révolutionnaires. Plus tard, Napoléon III soutiendra le "Celtisme". Personnage : Charlez a Vro C'hall/Barz bro C'hall, Charles de Gaulle (1837/1880), l'oncle de l'ancien Président! écrivain passionné du celtisme, locuteur breton et gallois qui lança une pétition pour la protection des langues régionales. Ouvrage en 1864: "Appel aux représentants actuels de la race (sens différent à l'époque, également employé par le barde "Taldir") celtique".

       LE PATOIS : Le français et le gallo sont issus du même latin populaire du Bas-empire romain. Le Gallo est l'aboutissement progressif d'une adaptation entre une langue gauloise d'origine celtique et l'apport du latin. On usa d' inventivités locales pour créer une nouvelle langue circulant dans chaque "paiz". Le patois de Haute Bretagne ou Gallo est proche parent de l'Avranchin, du Bas-Maine ou du Poitevin. Il présente, nous dit Dottin, une réelle unité, mais on observe naturellement des différences parfois importantes entre les parlers de chaque canton et même de chaque paroisse. Rien qu'en écoutant les gens, on savait d'où ils venaient et parce que les habitants de Tinténiac mettaient des "â" partout, on les surnommait les "culs plats", tandis que ceux de Hédé avec leur prononciation en "é" étaient appelés les "culs p'lés".

     La langue est riche et on y crée très facilement de nouveaux mots. Les sons qui frappent le plus proviennent de l'évolution de certaines voyelles romanes. Ainsi l'"é roman" a souvent donné "ey" (beyre/boire) ou "ay" (fay/fois) ou le "a" (ma/moi) ou (ha/haie) ou "ai" (doumaige/dommage). L'"e" a donné "eu" (pyeu/pied), l'"o" s'est résolu en "ou" (goule/gueule). L'élision des voyelles est constante (c'mode pour commode, nour'ture pour nourriture); même au début des mots on est frappé par "core" pour "encore". On élide aussi les consonnes, (anuit/aujourd'hui; conille/corneille). A la fin des mots "l, z et c" ne se maintiennent pas (jva/cheval, mé/mer, bé/bec). A l'intérieur des mots l'inversion de l'"r" est fréquente (beurbi/brebis, gueurnouilles/grenouilles). On peut rajouter un "eu" euphonique (keuroué/croix). Le vieux pronom "cestui" est resté dans "çti-là". On remplace toujours "nous" par "je". Enfin dans les verbes il faut noter l'affection pour le son  "i" du passé défini qui a gagné toutes les conjugaisons.

        Voir rubrique "Terroirs de Haute-Bretagne" pour compléments sur la langue gallèse.

        Le PATOIS : en 1863, le ministère de l'Instruction publique classait les départements selon leur caractère francophone ou non. L'Ille-et-Vilaine hérita du qualificatif de "douteux!"; en effet le patois dominait largement dans les campagnes, avec des variantes d'une commune à l'autre. Au XVIIIème siècle, la formation des ELITES retint seule l'attention, même chez les propagandistes des "Lumières", à l'exception de Diderot, Turgot ou certains membres du bas-clergé. La Chalotais, procureur du Parlement de Bretagne en 1762, soutenait que "le bien de la Société demande que les connaissances du peuple ne s'étendent pas plus loin que ses occupations". VOLTAIRE l'en félicita par courrier : "Je vous remercie de proscrire l'étude chez les laboureurs." ROUSSEAU émit un jugement similaire : "N'instruisez pas l'enfant du villageois car il ne lui convient pas d'être instruit."

       Le Projet "GIRONDIN" du Président MACRON" présenté lors de son discours de juin 2018, à Quimper : il arrive avec le projet de loi "4D" (décentralisation, différenciation, déconcentration et décomplexification)... O.F. 26/2/2021 

 17 PAYS de BRETAGNE avec le livre "les Pays de Bretagne. Racines de notre futur, Bretagne Prospective . Diawel éditions.  Bretagne = Pays de Pays, historiques comme la Cornouaille, le Léon, le Trégor, le Vannetais... avec les plus récents, comme Lorient. Et les "sous-Pays", Dardoup, Fisel, Bigouden ou Penn-Sardin. Ils furent évincés avec les départements à la Révolution française, puis avec les communautés de communes et les métropoles. L'ouvrage justifie l'historique à travers 17 Pays de Bretagne en insistant sur l'angle économique et le fait que "80% de la vie des gens s'effectue dans un périmètre de 20 minutes autour de leur habitation, justifiant une envie de proximité et la notion de Pays où l'on veut "Vivre, Travailler et Décider au Pays"!. 

      Constitution française : article 75-1,juillet 2008, les langues régionales deviennent "patrimoine de la République" à l'initiative du député costarmoricain Marc Le Fur (LR).

      Charte européenne des langues régionales ou minoritaires (minorité éthnique importante implantée dans un pays). La France a signé (intention) la Charte en mai 1999 (tout comme l'Italie) mais ces deux pays n'ont jamais "ratifié"(obligation juridique d'un Etat). 9 pays de la Communauté européenne et du Conseil de l'Europe n'ont ni signé ni ratifié (Belgique, Bulgarie, Estonie, Grèce, Irlande, Lettonie, Lituanie, Malte, Portugal). Les promesses de ratification d'avant-élections présidentielles à Quimper de Jacques Chirac (1996) ou Emmanuel Macron (2017) n'ont pas abouti. Par un Traité européen de 1992 sous l'égide du Conseil de l'Europe les états signataires, ayant ratifié la Charte, doivent s'engager sur au moins 35 actions (Activités et équipements culturels, Autorités administratives et services publics, Echanges transfrontaliers, Enseignement, Justice, Médias, Vie économique et sociale).

     Ainsi, le Royaume Uni mène des actions pour 7 langues : Cornique, Ecossais, Ecossais d'Ulster (IRL Nord), Gaëlique d'Ecosse et Ile de Man, Gallois, Irlandais (du Nord). La Roumanie pour 20 langues sur son sol. La Pologne pour 14 langues minoritaires et une langue régionale. Pour la France, n'ayant pas ratifié, il faut noter la Nouvelle Calédonie qui a recensé 28 langues kanak!


       METEO BRETONNE : Le tonnerre du matin signifie vent, celui de midi pluie; Quand il pleut à la Saint-Médard (8 juin) il pleut quarante jours plus tard (vers le 18 juillet). A moins que Saint-Barnabé (11 juin) ne lui coupe l'herbe sous le pied; un halo ou un cercle jaunâtre autour de la lune indique une pluie prochaine; si, à son quatrième jour, on la voit se détacher sur le ciel avec un croissant nettement dessiné, il est probable que le temps sera beau pendant le reste de son cours; Quand le ciel est rouge au coucher du soleil, c'est signe de vent pour le lendemain; Si les poules et les pigeons ne se mettent pas à l'abri mais étendent leurs ailes à la première pluie, le mauvais temps ne durera pas; L'hirondelle qui vole haut annonce le beau temps, si elle rase la terre elle annonce la pluie; Lorsque le chat est occupé à faire sa toilette, s'il ne se frotte pas le nez c'est signe de beau temps, mais s'il passe la patte par-dessus l'oreille c'est signe de pluie.


CHANTS, CONTES et MUSIQUES : des fêtes du "Pays Gallo"

  •   le "Kan Ar Bobl" (chant du peuple) à Pontivy fin avril/début mai
  •   la "Bogue d'Or" et "Fête du Marron" à Redon en octobre
  •  la "Fête de la Gallésie" à Monterfil en juin
  •  la "Fête du Chant" de Bovel en avril 
  •  les assemblées galèzes de Brocéliande en juillet

Des noms : Marie-Brigitte Bertrand/Jean-Luc Oger "Tradior", Bruno Chemin, Marie Chiff'Mine, Eugène Cogrel,Thérèse Dufour, Eugénie Duval,Michel Franger,Fred et Roger,Jocelyn Garric, Francis Guilard,Marie-Jo Joulaud,Jean-Pierre Mathias,Albert Poulain, Daniel Robert,Jacky Sourdrille, ...

 

 Dimanche 23 octobre 2022 : "47ème Bogue d'Or de Redon", Conte William LANDIN (Or), Jean-Marc DEROUEN et Jacky SOURDILLE (argent ex aequo) - Menterie Réjane DELUCO (Or), François BURET (Argent), Marie-Jo LE PEN (Bronze) - Dierie Gaël ROLLAND (Or), Gérard GORRé (Argent), Janine NOURY (Bronze) - Chant Manaig LE GUEVEL et Yvette BEILLON (Or), Yves LAZENNEC (Argent), Yohann ANDRé et Léandre MANDART (Bronze), enfant : Sillian L'HOPITEAU, prix jury Kalann CARO, Ville de Redon Pierre PABOEUF

 Musiques et jeux buissonniers : Pierrick et Jean-Yves BARDOUL

             

                          TRADITIONS POPULAIRES EN HAUTE-BRETAGNE

     "Pansoux" ayant un don : les personnes venues au monde,  les pieds les premiers, guérissaient les foulures et les entorses ou faisaient mourir les vers (en Ille-et-Vilaine et vers Saint-Brieuc) ou les eczémas et les impétigos (à Quintin). Toutes celles nées et baptisées le 25 janvier, jour de la conversion de Saint-Paul, "pansaient le v'lin", c'est-à-dire guérissaient les piqûres de bêtes venimeuses (abeilles, frelons, araignées, serpents, ...) et aussi les dartes, les furoncles, les tumeurs de toutes sortes. Quand elles prenaient un crapaud dans leur main, il devenait tout plat ou bien il éclatait. Elles pouvaient toucher les salamandres sans inconvénient et jouer avec les vipères sans être piquées. A Questembert, elles étaient "crachouses" : elles guérissaient avec leur salive. A Saint-Dolay, les personnes nées le 1er février, entre onze heures et minuit, jouissaient des pouvoirs octroyés ailleurs le 25 janvier. A Larré et Saint-Congard, on pansait le "v'lin" quand on était né le "jour de Saint-Pierre" (29 juin).

     "Guérisseurs"  : ils se contentaient d'exécuter quelques gestes et de prononcer un certain nombre de mots qui leur avaient été révélés par une autre personne. Le "pansou" par dévolution, ayant reçu d'autrui son secret, devait, lui aussi, le transmettre mais seulement quand il se sentait à toute extrémité. S'il était un homme, il choisissait ordinairement une femme pour lui succéder. S'il y avait exception, c'était en faveur de membres de la famille. Le secret était gardé religieusement : ceux qui le dévoilaient perdaient aussitôt leur don. Notons un texte vers Guipry : Feu du ciel, éteins ta chaleur, Comm' Judas perdit sa couleur, En trahissant Notre-Seigneur!

     Les "Pansous de feu", qui supprimaient l'effet des brûlures, naissaient le 10 août, jour de Saint-Laurent. A Malestroit, les "touchoux de v'lin" et à Larré les "touchous de guernes" (furoncles) venaient au monde le 31 décembre, jour de Saint-Sylvestre.

     Deux saints populaires en Haute-Bretagne ont maudit le genêt : Saint-Melaine, parce qu'il avait été fouetté avec par sa mère; Saint-Quay, après avoir été battu avec des bâtons de genêt. Aussi il n'en pousse plus ni à Brain, ni à Saint-Quay. (Guillotin de Corson)

     Le coudrier (noisetier) : Si on prend une baguette de coudrier en forme de fourche, et qu'on la tourne du côté où l'on a sa bonne amie ou son bon ami, si on en est aimé, elle baisse d'elle-même vers la terre.

     Les "sourciers" : ou gens qui ont le don de découvrir les sources, vont dans les champs couper une baguette de coudrier, la placent sur le bout de leur petit doigt et la balancent; à l'endroit où elle tombe, il y a une source.

     Les "mieilliers" savent arrêter les mouches à miel. C'est un don qui se transmet de père en fils; mais l'aîné de la famille peut seul le posséder. Le mieillier dit une oraison particulière, tient son chapeau derrière son épaule gauche et a l'oeil fixé sur le milieu de l'essaim où se trouve la mère, qui ne tarde pas à venir se poser sur sa main... Les sorciers, pour faire réformer les conscrits, leur font piquer les testicules par des abeilles... Après la Saint-Laurent (10 août), jour des pansous de feu, les abeilles n'essaiment plus...

     Le houx est consulté pour savoir si on se mariera ou non. On dit en touchant chacun des piquants "Fille, femme, veuve, religieuse". C'est le dernier piquant qui donne la réponse. Moins piquant, on procède de même avec la marguerite...

     Le sureau fait s'en aller les verrues en les frottant avec des graines.

Soupe d'orties : faire revenir dans une casserole un peu d'huile,un petit oignon et 2 gousses d'ail émincées. Ajouter 1,5 l d'eau et 350 gr de pommes de terre coupées en dés. Laisser cuire 15 minutes. Ajouter 150 gr de jeunes feuilles d'orties pour 2 minutes supplémentaires. Mélanger, saler et poivrer...

     Les "Saints de glace" :paysans et jardiniers se basent sur les dates fêtant des Saints pour prévoir la baisse des températures et la fin du gel (phénomène de lune rousse) sur leurs cultures. Selon les particularités climatiques dans nos provinces et régions, la période des "Saints Cavaliers ou chevaliers" (régions méridionales) va du 23/25 avril au 6 mai, alors que la période de la "lune rousse" couvre le 5 avril au 6 mai.En ce qui concerne les "Saints de glace", en 1582, on passe du calendrier "Julien" au calendrier "Grégorien" : cela provoque un léger "glissement" de dates de références.

     Les trois Saints au sang de navet, Mamert, Pancrace et Servais, "Aux saints de glace, celui qui porte la barbe ne la rase pas pendant trois jours" :

      - du 11 mai , Saint Mamert, l'Archevêque de Vienne dans la Gaule du Vème siècle, a demandé trois jours de prières contre les calamités, dites les Rogations, avant l'Ascencion :  "Attention, le premier Saint de glace, souvent tu en gardes la trace!"; remplacé de nos jours par Sainte Estelle

     - du 12 mai, Saint Pancrace souvent apporte la glace, remplacé par Saint Achille et 13 mai, Saint-Servais, Evêque de Tongres en Belgique au 4ème siècle : "Avant Saint Servais point d'été, après Saint Servais plus de gelée", "Quand il pleut à la Saint Servais, pour le blé signe mauvais"; "Saint Servais quand il est beau, tire saint Médard (8 juin) de l'eau" ; remplacé par Sainte Rolande

- glissement au 16 mai Saint Honoré, 17 mai Saint Pascal et 18 mai Saint Eric.

En Bretagne, le patron Saint-Yves, célébré le 19 mai, est ainsi devenu le "dernier Saint de glace"; "Craignez le petit Yvonnet! C'est le pire de tous quand il s'y met".

     De nos jours, on s'accorde généralement sur la mi-mai pour planter en extérieur les plantes "gélives" ou "frileuses" comme les tomates et les courgettes, ... 

   Des expressions : Les bons comptes font les bons amis, Il faut boire le vin quand il est tiré, A qui veut mal, le mal arrive, Quand la poule chante plus haut que le coq il faut lui rabattre le caquet, Il n'est si petit pot qui ne trouve son couvercle, Il vaut mieux dormir dans de mauvais draps que dans des draps pris, Abondance de biens ne nuit pas, Loin des yeux loin du coeur, Il faut saisir la balle au bond, A bon chat bon rat, Chaque jour amène son pain, Ventre affamé n'a pas d'oreilles, Un bienfait n'est jamais perdu, Pas de rose sans épine pas de plaisir sans peine, Un homme averti en vaut deux, La nuit porte conseil, A quelque chose malheur est bon, A sotte demande point de réponse, Payer ses dettes c'est s'enrichir, Ne faites pas à autri ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fît, Les bons maîtres font les bons valets, Il est plus beau de donner que de recevoir, Petite pluie abat grand vent, Qui ne doute de rien ne sait rien, Petits ruisseaux font grandes rivières, Selon ta bourse gouverne ta bouche, L'homme propose Dieu dispose, Avec la volonté on vient à bout de tout, Tout vient à point à qui sait attendre, Qui prouve trop ne prouve rien, Chat échaudé craint l'eau froide, Bouche de miel main de fiel, Ce que femme veut Dieu le veut, La raison du plus fort n'est pas toujours la meilleure, Ne remettez pas au lendemain ce que vous pouvez faire le jour même, Nécessité est mère de l'invention,Nécessité n'a pas de loi,  Qui veut tuer son chien dit qu'il est enragé, Les gros poissons mangent les petits, Jeu de main jeu de vilain, A tout seigneur tout honneur, Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son, Un malheureux n'a pas souvent d'amis, Vouloir c'est pouvoir, Homme sourd et femme aveugle feront toujours bon ménage, Bon sang ne peut mentir, On ne peut manger à deux râteliers à la fois, On est bien venu quand on apporte, Fais ce que tu dois advienne que pourra, De trop près qui se chauffe se brûle, Les bêtes nous apprennent à vivre, L'art perfectionne la nature, Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés, Tout nouveau tout beau, Chaque chose à son temps, L'occasion fait le larron, L'oisiveté est mère de tous les vices, Bon ouvrier sait se servir d'un mauvais outil, Tout chemin mène à Rome, Parler est bien agir vaut mieux, Qui a bu boira qui a joué jouera, Petit à petit l'oiseau fait son nid, Nul n'est prophète en son pays, Quand on n'avance pas on recule, Les yeux sont les miroirs de l'âme, Jamais long nez n'a gâté beau visage, A l'impossible nul n'est tenu, Il faut garder une poire pour la soif, A bon vin point d'enseigne, N'éveillez pas le chat qui dort, Deux yeux voient mieux qu'un, Tel rit le vendredi qui pleurera dimanche, Les railleurs sont souvent raillés, Après la pluie vient le beau temps, Qui mal veut mal lui arrive, Il ne faut jurer de rien,  Chose promise chose due, Le remède est parfois pis que le mal, Qui casse les verres les paye, Flattez un chien il vous caressera, L'exception confirme la règle, Il n'y a pas de feu sans fumée, Mieux vaut aller au moulin qu'au médecin, Après le repas le feu ou le pas, Toute vérité n'est pas bonne à dire, Qui se ressemblent se rassemblent, Quatre yeux voient mieux que deux, L'appétit vient en mangeant, Une hirondelle ne fait pas le printemps, Pierre qui roule n'amasse pas la mousse, On n'est jamais sali que par la boue, Qui prend femme prend maître, Qui voit ses veines voit ses peines, Qui dort dîne, Qui ne dit mot consent, La nuit tous les chats sont gris, Qui ne se mêle de rien a toujours la paix, A l'oeuvre on connaît l'ouvrier, Besogne commencée est à moitié faite, Toute médaille à son revers, Il faut semer pour recueillir, Les petits cadeaux entretiennent l'amitié, Froides mains chaudes amours, Tout ce qui luit n'est pas or, Clé d'argent ouvre toute porte, A père avare enfant prodigue, La faim fait sortir le loup du bois, Le temps est le meilleur des médecins, Nul ne peut servir deux maîtres, Quand on est bien il faut s'y tenir, Coeur qui soupire n'a pas ce qu'il désire, Comparaison n'est pas raison,  La critique est aisée et l'art est difficile, Ce qui est différé n'est pas perdu, Gros gagneur gros dépenseur, Est assez riche qui ne doit rien, Les mots s'envolent les écrits restent, Chaque oiseau trouve son nid beau, Il n'y a que le premier pas qui coûte, Aide-toi le ciel t'aidera, Tout ce qui branle ne tombe pas, Il n'est personne qui ne se trompe,  Mieux vaut faire envie que pitié, Menteur comme un arracheur de dents,  La prudence est mère de sûreté, Dans un vieux pot on fait de bonne soupe, Le plus grand saint pèche sept fois par jour, Rira bien qui rira le dernier, Plus on est de fous plus on rit, Les honneurs changent les moeurs,  Il faut avoir plusieurs cordes à son arc, Qui embrasse trop mal étreint, Assez y a si trop y a, Année de vin point d'avoine, Le miel n'est pas fait pour la gueule de l'âne, Quand le puits est sec on sait le prix de l'eau, L'enfer est pavé de bonnes intentions, Il faut que tout le monde vive, Comme on fait son lit on se couche, A beau mentir qui vient de loin, La sauce fait manger le poisson, Il ne faut pas dire fontaine je ne boirai pas de ton eau, Laissons passer les plus pressés, Curiosité n'est pas vice, Cherchez et vous trouverez, Bienheureux les pauvres d'esprit, Promettre et tenir sont deux, Qui se fait mouton le loup le mange, Je ne me chauffe pas de ce bois-là, A trop tirer la corde casse, Petit poisson deviendra grand, Ce n'est pas l'enseigne qui fait la maison, Où il y a gêne il n'y a pas de plaisir, Il ne faut pas jouer avec le feu, Qui veut aller loin ménage sa monture,  Il n'est pire eau que l'eau qui dort, Ce n'est pas tous les jours fête, Il faut être de son temps, Il est un dieu pour les ivrognes, En forgeant qu'on devient forgeron, Chaque chose a son agrément, Il faut hurler avec les loups, Bien perdu ne profite à personne, Il faut en prendre et en laisser, A trompeur trompeur et demi, Ce qui abonde ne nuit pas,  Chacun pour soi Dieu pour tous, La belle plume fait le bel oiseau, Ne mettez pas la pièce à côté du trou, Le lièvre revient toujours à son gîte, Qui perd gagne souvent, Quand la poire est mûre elle tombe, Qui donne mal ne donne rien, Toute chose n'a qu'un temps, L'occasion perdue ne se retrouve pas, Qui va lent va bien qui va bien va loin, Qui veut battre son chien trouve toujours des bâtons, Quand on ne peut mordre il ne faut pas aboyer, Il n'y a que les sots qui se vantent, De deux maux il faut choisir le moindre, A chacun sa marotte, Où l'on est bien il faut savoir se tenir, La maladie vient à cheval et s'en retourne à pied, Il n'y a que le premier pas qui coûte, Voleur qui en vole un autre le diable en rit, Qui ne nourrit le chat nourrit le rat, Mieux vaut être marteau qu'enclume, Chacun cherche son semblable, Donner aux pauvres ne ruine jamais, Le bonheur dépend toujours de soi, Des femmes et des chevaux il n'en est pas sans défauts, Quand le diable se fait vieux il se fait ermite,  Tel père tel fils, Charité bien ordonnée commence par soi-même, Chacun son métier et les vaches seront bien gardées, A tout péché miséricorde, Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, Ne méprise pas ce que tu ignores, Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, Bon coq est fort sur son fumier, Gardez-vous de qui n'a rien à perdre, Au pied du mur on voit le maçon, Le papier supporte tout!       


                       APPELLATIONS CITEES vers 1950 

Généralités :

  •   Bas-Bretons Berzonet (-ette), Berzonec (-èqe), Maho, Nigousse
  •   les Chouans : peuvent être synonyme de "blanc" ou "légitimiste"; on dit parfois qu'il a de la "plume aux pattes". En  1877, un paysan demande s'il "y avait beaucoup de plume dans l'urne"!, voulant ainsi désigner un légitimiste.
  •   Bleus, Citoyens ou Patauds Républicains, une République ...
  •  les Pelots (Pierre) chant repris par Tri Yann avec Hennebont "Ma chère maman je vous écris..." ( idem Avessac, Betton, Bréhand, Guignen, Grée St Laurent, Guer, La Noë-Blanche, Ruca, Saint-Malon-sur-Mel, Saint-Péran, Saint-Thurial,...)   
  • Les "Etourneaux" sont des oiseaux formant des vagues mouvantes, comme les bancs de poissons, pour empêcher le   rapace de voir une proie. réf. qui "piaillent" en groupe, nuisances sonores et olfactives.
  •  "Glorieux" idem sens "Lorieuz" et "Paons"
  •  Monde animal : Chats, Chevriers, Carnassiers, Cheval, Coucous,Crapauds,Hannetons, Loups, Margattes, Orbiches,Ours,Poulains,Poux, Sangliers,Sauterelles, Vaches,...
  •  des expressions : Bedas, Chiens sans queue, Equignettes,  Mal-berouessés, Hannes pâtouses, Haoutains, Teignoux, ... mais aussi les Bons gars ou les gros penards! 
  •  "Ventres jaunes" : les habitants de marais avaient le teint jaunâtre (climat malsain); ou ceinture en toile entourant le ventre et contenant des pièces jaunes (pratique Est de la France)

    


  •    - Acigné "Acigneu, Acignéen, 1985 Acignolais, les Rouchous de naches ou de coues (queues de vaches)
  •    - Amanlis "Amanli" les Chouans
  •    - Argentré du Plessis les Juliots ou les Poulains
  •    - Avessac Avessa, les Pelots
  •    - Batz-sur-Mer Bâ, les Sorciérs
  •    - Baguer-Morvan Baghè, les Chouans
  •    - Bain-de-Bretagne Bouin, les Boueniaos
  •    - Bais Bée, les Viaos
  •    - Balazé Balazë, les Jeliaos
  •    - Baulon Baolon, les Bourdons
  •    - Bazouges-La-Pérouse Bâzouje, les Hobe-la-berne (après un vol de couvertures des Chouans. Les "bernes" faites avec       le rebus; on associait des fils de couleur avec des fils de chanvre de moindre qualité)
  •    - Bazouges-sous-Hédé Bâzouje, les Etourniaos 
  •    - Bécherel Becherè, les Ouaes
  •    - Bédée, les leve-néz
  •    - Béganne les Sorciers ou Fesses Neires
  •    - Beignon Begnon, les Pllaods ou les Chouans
  •    - Betton  les Plots 
  •    - Billé Billeu les Monches (mouches) ou les Chouins
  •    - Billio (St Jean de Brévelay) les Bedas
  •    - Binic la République de ...
  •    - Bléruais (Saint Méen) Bleuruas
  •    - Bobital Bobita, les Bobiaos
  •    - Boigervilly Bouajergaod, les Coucous ou les Qhus pelës
  •    - Boistrudan les Chouans
  •    - Bonnemain les Haot-hanës
  •    - Boquého Boco, les Chouans
  •    - Bonnemain les Hauthannés (pantalons courts), Teniers (tanières dans les bois) ou Tanguiers
  •    - Boquého (Chatelaudren) Boquo, les Chouans
  •    - Bouëxière (La) les Paules ou les Pols
  •    - Bouillie (La) (Matignon) les Carnassiers ou les Chouans
  •    - Bouvron les Coucous
  •    - Bovel Bovè, les Sangliers ou les Parfèts
  •    - Brain-sur-Vilaine : Braaingn ou les Faraods
  •    - Bréal-sous-Montfort Beurial, les Hannaux ou Hanaods
  •    - Brécé Beurceu, les Equignettes (socle girouettes)
  •    - Bréhand (Moncontour) les Plots (Pelot) ou les Chouans
  •    - Brie (Janzé) les Etourneaux
  •    - Brielles (Argentré) les Ours
  •    - Brignac les Sorciers
  •    - Broons-sur-Vilaine les Taqenaods
  •    - Bruz Bru, les Broussais
  •    - Caden Cadins, Chouans, Lolos, les Saints, les Beûs, Beulouz
  •    - Camoël Camouâ, Camouè, les Bedas
  •    - Campel les Parfèts
  •    - Campénéac (Ploërmel) Campénya, les Galicelles (vêtement long, battant les jambes, AV2, chanson)
  •    - Cancale les Berdots ou Berdaos ou Mangeurs d'Orbiches (roussettes)
  •    - Cardroc (Bécherel) Cadro, les Luhants
  •    - Chapelle-Chaussée (La) (Bécherel) les Huguenots ou les Lorieux
  •    - Chapelle-des-Fougeretz (La) les Mangeoux d'courée
  •    - Chapelle-Thouarault (La) les Bagoules ou les Couinaods
  •    - Chartres-de-Bretagne les Poteriaos
  •    - Chasné-sur-Illet Châné, les Bossus ou Chacotins, Chapuz ou Glorieux
  •    - Châteaubourg ch'teubourg, les Pat'nôtres, Patenôtrs
  •    - Châteaugiron Chaougeon,Chiaojon, Chaojon-les-boûzes, les Bourjouéz
  •    - Chateauneuf les Teignoux
  •    - Châtelaudren le Châtè, les Bobets
  •    - Chatelier (Le) les Chouans
  •    - Chauméré Chaoumereu
  •    - Chavagne les Paons
  •    - Cherrueix Cherrué, les Chiens ou Ventres de margatte (seiches ou morgate)
  •    - Chevaigné J'vagneu
  •    - Clayes les Crapauds ou les Chiens, les Aragnées
  •    - Coësmes les Pataflaux
  •    - Coglès Coye
  •    - Cohiniac les Haréchoux ou Bedas
  •    - Collinée Couâlinée, les Guerlusettes ou les Poux
  •    - Combourg Combou, les Gros Chevaux (nécessaires pour circuler dans leurs mauvais chemins)
  •    - Concoret les Saints
  •    - Cornillé, les Couâs
  •    - Corps-Nuds les Etourniaos
  •    - Corseul les Glorieux
  •    - Couyère (La) les Larrons
  •    - Crouais (Le) keurouä, les Chats
  •    - Croix-Helléan (La) les Qhus bénis
  •    - Crossac les Pataods
  •    - Cuguen les Navets ou les Qhus ghenës
  •    - Dinan les Bourjouéz, les Picous de sous ou les Monsieûs
  •    - Dinard les Seigneurs
  •    - Dingé les Culs p'lés
  •    - Dol-de-Bretagne Dou, les fouéroux (s) (fièvre des marais?);
  •      "Marauds" habitants des marais, "Pattes Vasouses" et "Culs Gueuneus"
  •    - Domagné les Trous Fumés
  •    - Domalain Soumalain, les Poulains
  •    - Domloup les Biquoux ou les Bitons
  •    - Dourdain les Chouans
  •    - Drouges les Chouans
  •    - Eancé Yanceu, les Coquelins
  •    - Epiniac Epinia, les Ventres de rochettes (noyaux de cerise avalés) ou Piniochais
  •    - Ercé-près-Liffré les Flérauds , Fiérots, ou les Huguenots
  •    - Eréac Erya, les Pachus, Yan-Ila ou Pile-pataches
  •    - Erquy les Marauds ou les Gris
  •    - Etrelles Trelles, les Etourneaux
  •    - Feins Feign, les Caquaires
  •    - Fougères Fouj'res, les Sorciers
  •    - Fresnais (la) Frèna, les Pattes vaseuses
  •    - Gahard G'hard, les Luhauds ou Marmoutiers
  •    - Gennes-sur-Seiche Geinnes, les Glorieux
  •    - Gevezé Geub'zeu, les Glorieux ou Mangeurs de bouillie
  •    - Glénac Yeuna, les Vents d'jaunes
  •    - Gosné Gôneu, Guenâ, les Chouans, Cantaches ou Mangeoux d'confiture
  •    - Gouesnière (La) les Bâtonniers ou les Chouans
  •    - Goven les Chouans
  •    - Grand-Fougeray (Le) Fulkériens, les Glorieux
  •    - Grée-Saint-Laurent (La) les Pllaods ou les Châillots
  •    - Guémené-Penfao région paiz mitaod
  •    - Guer Ghè, les Pllaods
  •    - Guérande les Qhus salës
  •    - Guerche-de-Bretagne (La) la Gueurche, les Crapauds
  •    - Guignen les P'lots (voir Pelot Betton, Hennebont, ...)
  •    - Guildo (Le) les Castins ou Mouenes
  •    - Guillac les Houces ou Ourses
  •    - Guipel les Pouches noires
  •    - Guipry les Beulouz
  •    - Hédé Hedeu, les Culs P'lés
  •    - Hénanbihen Hénan, les Bruments, les Fous ou les Hossoués
  •    - Hermitage (L') l'Hermitaïge, les Curons ou Qhus ronds
  •    - Hirel les Berdaos ou les Nombris jaones
  •    - Iffs (Les) les Etourneaux
  •    - Irodouër les Yaumis, Chouans ou Bendes naires
  •    - Jans les Bedas
  •    - Janzé Janzeu, les Grignotoux ou les Loups
  •    - Javené les Paons, Glorieux ou Lorieûz
  •    - Josselin les Calvins graissoux, Qhus pllats
  •    - Lalleu les Bons Gars
  •    - Lancieux les Prussiens ou les Chouans
  •    - Landujan les Saoçous
  •    - Langan les Chats
  •    - Langueux les Chevaux
  •    - Lanhélin les Picotous tailleurs de pierres de granit "Picoteux"
  •    - Lanouée les Chouans ou les Sangliers
  •    - Lassy les Pobiers, Bobias
  •    - Lavau-sur-loire les Ventrs-jaunes
  •    - Lieuron les Coucous
  •    - Liffré Liffreu, les Etourniaux ou les Sangliers
  •    - Livré-sur-Changeon les Chacotins
  •    - Loudéac les Manjous de chous
  •    - Lourmais Loumâs, les Potiers (pots de terre) ou les Pattes de jâs
  •    - Louvigné-de-Bais les Patauds (altération Patriotes, Républicains)
  •    - Louvigné-du-Désert les Picaods
  •    - Loyat les Sorciers
  •    - Luitré les Fierots
  •    - Malansac les Qhus plats
  •    - Malestroit les Sabots
  •    - Marpiré les Louvettes
  •    - Matignon les Avares
  •    - Maure-de-Bretagne Maoure, les Groussiers
  •    - Maxent Masssent, les Taquenauds
  •    - Médréac les Leche-pllat
  •    - Meillac les "houssus" (cheveux longs et mal-peignés)
  •    - Melesse les Berdaos
  •    - Merdrignac les Manjous de chous
  •    - Messac les Paons, Pahous
  •    - Mézières-sur-Couësnon Mézieure, les Loups
  •    - Moigné Moigneu, les Trous d'choux
  •    - Moncontour les Usurieurs ou les Cordonniers
  •    - Montauban-de-Bretagne les Chouans
  •    - Mont-Dol (Le) les Ventrs jaones
  •    - Monterfil Monterfi, les Berlauds, Berlaods
  •    - Montgermont les Mangeurs de pommes cuites
  •    - Montreuil-le-Gast Montreu l'gâ, les Léhonniers, Lohoniérs
  •    - Montreuil-sur-Ille les Glorieux ou Lorieuz
  •    - Mordelles les Sauterelles ou les Chouans
  •    - Moulins les Biqhes
  •    - Moussé les Hannetons
  •    - Muzillac les Farauds de Bourg-Paul
  •    - Nantes les Pataods ou Patauds
  •    - Nivillac les Bedas
  •    - Noë-Blanche (la) les Pelots
  •    - Nouvoitou Nouvetou, les Sans-sous
  •    - Noyal-sur-Vilaine les Miettoux (z)
  •    - Noyal-Muzillac les Glorieux ou Lorieuz
  •    - Noyal-sous-Bazouges les Couvous
  •    - Noyal-sur-Seiche les Croustons
  •    - Orgères Orgeure, les Chouans
  •    - Pacé Paceu, les Etourniaux
  •    - Paimpont les Sangliers
  •    - Pancé Panceu, les gros penards
  •    - Paramé Paramaï, les Mulets
  •    - Parcé les Glorieux, Lorieuz, Fieraods
  •    - Parigné les Chouans
  •    - Partenay-de-Bretagne les Crapauds
  •    - Péaule Pyaule, les Effrontés ou Gaillochous
  •    - Peillac les Glorieux, lorieuz, leche-pllat, liche-pllat
  •    - Pellerin (Le) les Beulouz
  •    - Pertre-Le les Tessiers
  •    - Pierric les Chouans
  •    - Pipriac Piperia (la-Galette)Piperiatains, les lèche-pllat ou les Bobiâs
  •    - Piré Pireu, les Pans (Paons) Pirotins, Pirotons, Glorieux, Lorieuz
  •    - Plancoët les Cônettes
  •    - Plaintel les Vacheliers ou les Mitaoux
  •    - Pléboulle les Dévotieux
  •    - Pléchatel les Carabots
  •    - Plédéliac les Dos pelés
  •   - Pleine-Fougères Pyeune Fougeure, les Chevriers, Gourganiers (mangeurs de fèves des marais, la "gourgane)  ou Pouces Mielloux (voleurs de ruches d'abeilles" à Sains)
  •    - Plélan-le-Petit Pyélan, les Mangeurs de pâtés de nouvettes (tiques)
  •    - Plélan-Le-Grand les Chouans
  •    - Plélo les Glorieux ou Ventrs jaones
  •    - Plémet les Peans ou Peons (Paons)
  •    - Plénée-Jugon les Haosse-néz
  •    - Pléneuf les Rusés ou les Docteurs
  •    - Plerguer Péryé, les Braies gares, Brées gâres
  •    - Plérin les Ecorchous
  •    - Plesder les Guerzillons (grillons)
  •    - Pleslin/Trigavou les Rouges
  •    - Plessala les Craypauds, les gens de Plessala s'appellent entre eux "crapauds", comme d'autres diraient "mon gars" ou mon "ami" (P. Sébillot); Boeufs-jaunes ou Ventres-jaunes
  •    - Plestan les Mangeurs de bêtes ou les Chouans
  •    - Pleucadeuc les Bedas
  •    - Pleugueneuc les Chouans
  •    - Pleumeleuc Pleu m'neu, les Poux merdeux
  •    - Pleurtuit les Cimeriaos
  •    - Ploërmel les Qhus pllats
  •    - Ploeuc-sur-Lié les Naveliérs (navire)
  •    - Ploubalay les Saints
  •    - Plouër-sur-Rance Plouar, les Haoutains, Glorieux, Lorieuz, les Chupës, Qhus de dentelles
  •    - Ploufragan les Dos pelés
  •    - Plumaudan les Chouans ou Leche-pllat
  •    - Plumieux les Biqhes
  •    - Plurien les Chüpes ou Pataods
  •    - Poligné les Qhus pelës
  •    - Pocé les Bois les Paons
  •    - Pommeret les Chouans
  •    - Quédillac les Chouans
  •    - Quessoy les Qhésses naires
  •    - Questembert les Vipéres
  •    - Quillio (le) les Pouillouz
  •    - Quintenic les Qhus fumës
  •    - Quintin les Tisserands
  •    - Rannée les Grenouilles
  •    - Renac Rena les Arotous (rare)
  •    - Retiers Er'tiers, les Crans, Craods
  •    - Rheu (Le) les Glorieux
  •    - Rochefort-en-Terre Roch'fö, les Coucous
  •    - Roc-Saint-André (le) les Glorieux, Lorieuz
  •    - Rohan les Monsieûs
  •    - Romillé les Hauts bouétoux ou Hannes pâtouses, Ecorchous de chevaos
  •    - Roz-Landrieux les Budauds ou Budaods,Budelles Saint-Budoc étant de cette paroisse
  •    - Roz-sur-Couësnon Rô, les Cassous d'os ou Rouchous d'os (faiseurs de bagarres)
  •    - Ruca les Pllaods ou Qhettaods
  •    - Saillé les Qhus salës
  •    - Saint-Aubin-du-Cormier Saint-Aoubin, les Patauds (Républicains)
  •    - Saint-Benoit-des-Ondes les Nombris jaones
  •    - Saint-Briac-sur-mer Saint-Beuryâ, les Piss-Piss, les Beriochaez
  •    - Saint-Broladre Saint-Boulade
  •    - Saint-Carreuc les Citoyens
  •    - Saint-Cast les Câtins, les Petits jaunes
  •    - Saint-Christophe-de-Valains les Blleûs
  •    - Saint-Coulomb les Ducs
  •    - Saint-Didier les Cochons
  •    - Saint-Domineuc les Lauriers ou les Chouans
  •    - Saint-Erblon les Pics-verts
  •    - Saint-Georges-de-Chesné Chieuneu, Mal- Peignés, Mal-Berouessés ou Chouans
  •    - Saint-Georges-de-Grehaigne les Ventres jaunes
  •    - Saint-Germain-du-Pinel les Mangeux d'chiens ou Penelliers
  •    - Saint-Gilles les Fouéroux ou Qhus fouettës
  •    - Saint-Grégoire les Glorieux, Lorieuz
  •    - Saint-Hilaire-des-Landes les Pataods
  •    - Saint-Jacques-de-la-Lande les Pies-huit ou les Chouans
  •    - Saint-Jacut-du-Mené les coqhus, Ventrs jaones ou Pirons
  •    - Saint-Jean-sur-Couesnon les Chouans ou les Culligènes (Parasites - tuber-culigène)
  •    - Saint-Jouan-des-Guérets les Gorets
  •    - Saint-Lunaire les Hercules
  •    - Saint-Malo les Pelatâs
  •    - Saint-Malon-sur-Mel les Embouzons ou les Pillaods
  •    - Saint-Marcan les Chouans
  •    - Saint-Marcel les Bleus
  •    - Saint-Marc-Le-Blanc les Blleûs ou les Marcaods
  •    - Saint-Marc-sur-Couesnon les Qhus Mielouz
  •    - Saint-Méen-Le-Grand les Gamins
  •    - Saint-Meloir-des-ondes les Glorieux, Lorieuz
  •    - Saint-Ouen-des-Alleux les Renards
  •    - Saint-Ouen-La-Rouërie les Chouans
  •    - Saint-Péran les Pllaods
  •    - Saint-Pern les lève-néz
  •    - Saint-Quay-Portrieux les Qheûs longs
  •    - Saint-Sauveur-des-Landes les Pataods
  •    - Saint-Senoux les Loups ou les coucous
  •    - Saint-Servan-sur-Mer les Capucins, Qhus pouintus ou qhus benis
  •    - Saint-Suliac les Margatiers (Seiche)
  •    - Saint-Thurial les Pllaods
  •    - Sainte-Anne-sur-Vilaine les Glorieux
  •    - Sainte-Marie les Manjous de pains de bllë
  •    - Sougeal les Vent'Jaounes ou les Chiens sans queue "Tiens v'là les Cheuves de Trans!
  •      faout qu'n'en fout' eune brûlée.."
  •    - Taillis les Fouérouz
  •    - Talensac les Talenpoches
  •    - temple-de-Bretagne les Pataods
  •    - Thourie les Penards
  •    - Tinténiac les Culs plats
  •    - Trans les cheuvres ou Gourganiers
  •    - Tregomar les Mangeurs de chiens ou de renards
  •    - Tremblay les Ventrs jaones
  •    - Tremeheuc les Guerzillons (grillons)
  •    - Trans les "Gourganiers" mangeurs de "Gourgane" (fèves des marais)
  •    - Trémereuc les Blancs
  •    - Turballe (la) les Yaomes
  •    - Val d'Izé les Chouans
  •    - Vezin-le-Coquet les Veinoux
  •    - Vignoc les Mangeous d'navyaux
  •    - Vitré les Chouans ou les Coqs blancs

 

 

 

  • "Histoire d'Acigné et de ses environs" Alain Racineux (1999)
  • "La parebatte au pagus d'Acigné"  Alain Gouaillier, Illustrations Charles Montigné (2003).
  • "Acigné au fil du temps". Alain Racineux, Charles Montigné, Alain Gouaillier (2004).

 

  •  Faites un "clic" ci-dessous (dessins/aquarelles de Charles Montigné, et en "Guédenne lon-là!")

 

 

 

 

Vidéos  (clic sur "vidéos"") du groupe "Les Lavandières" d'Erquy. + de 150 danses présentées : Aéroplanes, An dro, AV2, Bals, Bourrées, Branles, Contreronds,  Danses-Jeux, Dérobées, Gavottes, Guédennes, Laridées, Polkas, Ridées, Ronds, Suites 

Regardez également www.bcd.bzh Bécédia, tutos de 14 danses majeures de fest-noz 

 


Lors du 14ème Fest-Noz au profit des « Restos du Coeur » de Rennes en 2015, la réalisatrice Christine Gautier a filmé 50 danses jouées par les 5 groupes du "Moulinet" d'Acigné. Voici les danses jouées par 

2024

 

2023

2022

 

2021

2020

2019

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2011

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               Paul Féval, le rennais

      "Le Loup Blanc", roman situé à La Bouëxière, Liffré, St Aubin du Cormier, ...

     Paul Féval est né à l'hôtel de Blossac, rue du Chapître à Rennes en 1816. Il est champenois de par son père, conseiller à la Cour de Rennes. Et surtout breton : sa mère - Jeanne Le Baron - est originaire du "Pays de Redon". Elle est petite-fille du noble jurisconsulte de la Germondaye. D'où une sensibilité familiale favorable à la Monarchie.

     A 14 ans Paul provoque des bagarres au Collège royal de Rennes (Emile Zola). C'est une période où l'on sort du 1er Empire et de 2 "Restaurations" qui mèneront à la "Monarchie de juillet 1830". On lui fait calmer ses ardeurs monarchistes dans le Pays de Redon,  au château d'un oncle de la "Forêt-Neuve" en Cournon (ou "Grand-Clos"? ou "Haut Sourdéac"?) en Glénac? (Morbihan). Cette période sera déterminante pour Paul avec des "veillées" faites de légendes et de témoignages d'anciens chouans.

     En 1837 l'avocat désabusé de 21 ans "monte" à Paris où il dispose de relations dans les milieux royalistes et traditionalistes. Après une approche superficielle dans la finance il est attiré par l'écriture.  A cette époque Walter Scott est la référence avec son héros écossais Rob Roy. Désireux d'avoir leurs propres personnages de tempérament nombre d'écrivains français se tournent vers la Bretagne : parmi eux Eugène Sue publie dès 1830 "Kernok la pirate" puis la "Vigie de Koat-Ven". En 1839 les chants du peuple breton sont magnifiés par les 2 volumes du "Barzaz Breiz" (barzaz, bardit ensemble de poèmes) d'Hersart de la Villemarqué. Le romantisme et le celtisme sont lancés par Chateaubriand qui publie en 1841 ses "Mémoires d'Outre-Tombe".Dans cette période Paul Féval produit le "Joli Château" en 1842 avec des actions se situant en Haute-Bretagne. C'est une oeuvre d'adolescent intéressante mais non aboutie.

     Les années 1840 sont marquées par l'essor des journaux. Pour fidéliser ses lecteurs le "Journal des débats" propose des feuilletons des "Mystères de Paris" d'Eugène Sue sur une période été 1842 à l'automne 1843. Le journal "L'Epoque" fait alors appel à Paul Féval pour adapter "The Mysteries of London" de G.W.M. Reynolds. Sous le pseudonyme de Sir Francis Trolopp il obtient la notoriété qui lui permet de publier "LE LOUP BLANC" sous son propre nom. Pour bien situer ce roman il faut se rappeler que la violente "Révolution française" date de seulement un demi-siècle. Les mémoires   sont encore très vives. Victor Hugo écrivit : "la Bretagne est une vieille rebelle. Toutes les fois qu'elle s'était révoltée pendant deux mille ans elle avait eu raison : la dernière fois, elle a eu tort."

     Depuis plusieurs siècles et surtout depuis le rattachement de la Bretagne à la France au XVIème siècle la majeure partie de l'aristocratie bretonne continue à combattre tout oppresseur politique français. Et le peuple breton conserve sa haine contre les agents du fisc.

     - La Révolte des "Bonnets Rouges" s'est déroulée en 1675 et a été durement réprimée à Carhaix, Pontivy, Nantes et Rennes (rubrique "Bonnets Rouges - Chouannerie")- ....

     Il désire vivre avec ses coutumes ancestrales et ses règles propres à son environnement. On comprendra ainsi mieux certains personnages du "Loup Blanc" qui évoluent dans les années 1720 à 1740. 

     Ce n'est qu'en 1857 - à 41 ans - que Paul Féval connaîtra la gloire avec "Le Bossu" et son personnage Lagardère. Malgré plus de 200 romans il finira quelque peu oublié en 1887.

     O.F. 5/11/2019 : au XIXe, Paul Féval était aussi connu que Dumas ou Balzac. L'agrégée de lettres de l'université Sorbonne Paris 4 (âgée de 30 ans) Félicité de Rivasson,  prépare une thèse universitaire à l'université Grenoble-Alpes sur l'oeuvre de ce rennais aujourd'hui presque oublié. Il est l'un des maîtres du roman-feuilleton. Bien que vivant à Paris, il n'a jamais oublié sa Bretagne. Il a vécu à Rennes toute son enfance et son adolescence. Il a aussi étudié le droit, est devenu avocat... Il était conservateur, royaliste. Il revenait en vacances pour visiter sa famille. Il a souvent loué un château dans le Morbihan, près de Lorient. La Bretagne l'inspirait. On retrouve dans son oeuvre les Côtes-du-Nord, Saint-Malo, ... Le Bossu était l'oeuvre qu'il revendiquait le moins! Redécouvert dans les années1930 par les artistes surréalistes, peu étudié aujourd'hui, il l'a été dans les années 1980, quand la paralittérature et le romancier populaire étaient à la mode. Il y a eu par le passé une association des amis de Paul Féval. Un grand colloque universitaire a été organisé à Rennes, en 1987, pour le centenaire de sa mort.. Mais le bicentenaire de sa naissance, en 2016, a presque été oublié. Propos recueillis par Pascal SIMON

 

                                                            -=&=-

                                          EXTRAITS du "LOUP BLANC" :

 La chanson : il n'y a pas encore bien longtemps, le voyageur qui allait de Paris à Brest, de la capitale du royaume à la première de nos cités maritimes, s'endormait et s'éveillait deux fois, bercé par les canots de la diligence, avant d'apercevoir les maigres moissons, les pommiers trapus et les chênes ébranchés de la pauvre Bretagne. Il s'éveillait la première fois dans les fertiles plaines du Perche, tout près de la Beauce, ce paradis des négociants en farine : il se rendormait poursuivi par l'aigrelet parfum du cidre de l'Orne et par le patois nasillard des naturels de la Basse-Normandie. Le lendemain matin, le paysage avait changé; c'était Vitré, la gothique momie, qui penche ses maisons noires et les ruines chevelues de son château sur la pente raide de sa colline; c'était l'échiquier de prairies plantées ça et là de saules et d'oseraies où la Vilaine plie et replie en mille détours son étroit ruban d'azur. Le ciel, bleu la veille, était devenu gris; l'horizon avait perdu son ampleur, l'air avait pris une saveur humide. Au loin, sur la droite, derrière une série de monticules arides et couverts de genêts, on apercevait une ligne noire. C'était la forêt de Rennes.

     La forêt de Rennes est bien déchue de sa gloire antique. Les exploitations industrielles ont fait, depuis ce temps, un terrible massacre de ses beaux arbres.MM. de Rohan, de Montbourcher, de Châteaubriant y couraient le cerf autrefois, en compagnie des seigneurs de Laval, invités tout exprès, et M. l'intendant royal, dont on se serait passé volontiers.Maintenant, c'est à peine si les commis rougeauds des maîtres des forges y peuvent tuer à l'affût, de temps à autre, quelque chétif lapereau ou un chevreuil étique que le spleen porte à braver cet indigne trépas.

     On n'entend plus, sous le couvert, les éclatantes fanfares; le sabot des nobles chevaux ne frappe plus le gazon des allées; tout se tait. Certains se frottent les mains à l'aspect de ce résultat. Ils disent que les châteaux ne servaient à rien et que les usines font des clous. Nous avons peut-être, à ce sujet, une opinion arrêtée, mais nous la réserverons pour une occasion meilleure. Quoi qu'il en soit, au lieu de quelques kilomètres carrés, grevés de coupes accablantes, et dont les trois quarts sont à l'état de taillis, la forêt de Rennes avait, il y a cent cinquante ans, onze bonnes lieues de tour, et des tenues de futaie si haut lancées, si vastes et si bien fourrées de plant à la racine, que les gardes eux-mêmes y perdaient leur chemin.

     En fait d'usines, on n'y trouvait que des saboteries dans les "fouteaux"; et aussi, dans les châtaigneraies, quelques huttes où l'on faisait des cercles pour les tonneaux. Au centre des clairières, dix à douze loges groupées et comme entassées servaient de demeures aux charbonniers. Il y en avait un nombre fort considérable, et, en somme, la population de la forêt passait pour n'être pas au-dessous de quatre à cinq mille habitants.

     C'était une caste à part, un peuple à demi sauvage, ennemi né de toute innovation, et détestant par instinct et par intérêt tout régime autre que la coutume, laquelle lui accordait tacitement un droit d'usage illimité sur tous les produits de la forêt, sauf le gibier. De temps immémorial, sabotiers, tonneliers, charbonniers et vanniers avaient pu, non seulement ignorer jusqu'au nom d'impôt, mais encore prendre le bois nécessaire à leur industrie sans indemnité aucune. Dans leur croyance, la forêt était leur légitime patrimoine: ils y étaient nés; ils avaient le droit imprescriptible d'y vivre et d'y mourir. Quiconque leur contestait ce droit devenait pour eux un oppresseur. Or, ils n'étaient point gens à se laisser opprimer sans résistance. Louis XIV était mort. Philippe d'Orléans, au mépris du testament du monarque défunt, tenait la régence.
     En Bretagne, la longue et vaillante résistance des Etats avait pris fin. Un intendant de l'impôt avait été installé à Rennes, et le pacte d'union, violemment amendé, ne gardait plus ses fières stipulations en faveur des libertés de la province. Le parti breton était donc vaincu; la Bretagne se faisait France en définitive; il n'y avait plus de frontière. Mais autre chose était de consentir une mesure en assemblée parlementaire, autre chose de faire passer cette mesure dans les moeurs d'un peuple dont l'entêtement est devenu proverbial.

     Partout on accusa les Etats de sa forfaiture; on résistait partout. Lors de la conspiration de Cellamare, ce fut en Bretagne que la duchesse du Maine réunit ses plus hardis soldats.Les "Chevaliers de la Mouche à miel" qui se nommaient aussi les "Frères bretons", formaient une véritable armée dont les chefs, MM. de Pontcallec, de Talhoët, de Rohan-Polduc et autres eurent la tête tranchée sous le Bouffay de Nantes, en 1718. Ce fut un rude coup. La conspiration rentra sous terre. Mais la ligue des "Frères bretons", antérieure à la conspiration, et qui, en réalité, n'avait plus d'objet politique, continua d'exister et d'agir quand la conspiration fut morte.

     C'est le propre des assemblées secrètes de vivre sous terre. Les "Frères bretons" refusèrent d'abord l'impôt les armes à la main, puis ils cédèrent à leur tour, mais, tout en cédant, ils vécurent. Vingt ans après cette époque où se passèrent les événements que nous allons raconter, et qui forment le prologue de notre récit, nous retrouverons leurs traces. Le mystère est dans la nature de l'homme. Les sociétés secrètes meurent cent fois. En 1719, presque tous les gentilshommes s'étaient retirés de l'association, mais elle subsitait parmi le bas peuple des villes et des campagnes. Ce qui restait des frères nobles était l'objet d'un véritable culte.

     Les châteaux où se retranchaient ces partisans inflexibles de l'indépendance devenaient des centres autour desquels se groupaient les mécontents. Ceux-ci étaient peut-être impuissants déjà pour agir sur une grande échelle mais leur opposition se faisait en toute sécurité. Il eût fallu, pour les réduire, mettre à feu et à sang le pays où ils avaient des attaches innombrables.

     D'après ce que nous avons dit de la forêt de Rennes, on doit penser qu'elle était un des plus actifs foyers de la résistance. Sa population, entièrement composée de gens pauvres, ignorants et endurcis aux plus rudes travaux, était dans des conditions singulièrement favorables à cette résistance, dont le fond est une négation pure et simple, soutenue par la force d'inertie. Assez nombreux et assez unis pour combattre les gens de la forêt attendaient, confiants dans les retraites inaccessibles qu'offrait à chaque pas le pays, confiants surtout dans la connaissance parfaite qu'ils avaient de leur forêt, cet immense et sombre labyrinthe dans les taillis, reliaient la campagne de Rennes aux faubourgs de Fougères et de Vitré.

     Dans ces trois villes, ils avaient des adhérents. Le premier coup de mousquet tiré sous le couvert devait armer la plèbe déguenillée des basses rues de Rennes, les historiques bourgeois de Vitré, qui portaient encore brassards, hauberts et salades, comme des hommes d'armes du XVè siècle, et les habiles braconniers de Fougères.

     Il y avait au monde un homme qu'ils respectaient tant que si cet homme leur eût dit : payez l'impôt au roi de France, ils auraient peut-être obéi. Mais cet homme n'avait garde. Il était justement, cet homme, l'un des plus obstinés débris de l'Association bretonne, et sa voix retentissait encore de temps à autre dans la salle des Etats pour protester contre l'envahissement de l'ancien domaine des Riches ducs par les gens du roi de France.

     Il avait nom Nicolas Treml de la Tremlays, seigneur de Boüexis-en-Forêt, et possédait, à une demi-lieue du bourg de Liffré, un domaine qui le faisait suzerain de presque tout le pays. Son château de la Tremlays était l'un des plus beaux qui fût dans la Haute-Bretagne; son manoir de Boüexis n'était guère moins magnifique. Il fallait deux heures pour se rendre de l'un à l'autre, et tout le long du chemin on marchait sur la terre de Treml. M. Nicolas, comme on l'appelait, était un vieillard de grande taille et d'austère physionomie. Ses longs cheveux blancs tombaient en mèches éparses sur le drap grossier de son pourpoint coupé à l'ancienne mode.L'âge n'avait point modéré la fougue de son sang. A le voir droit et ferme sur la selle, lorsqu'il chevauchait sous la futaie, les gens de la forêt se sentaient le coeur vaillant et disaient : - tant que vivra notre monsieur, il y aura un Breton dans la Bretagne, et gare aux sangsues de Paris. Ils disaient vrai. Le patriotisme de Nicolas Treml était aussi indomptable qu'exclusif. La décadence graduelle du parti de l'indépendance, loin de lui être un enseignement, n'avait fait que grandir son obstination. D'année en année ses collègues des Etats écoutaient avec moins de faveur ses rudes protestations; mais il protestait toujours, et c'était la main sur la garde de son épée qu'il fulminait ses menaçantes diatribes contre le représentant de la couronne. - Vous avez mis la Bretagne au tombeau; moi, je mettrai du sang sur le tombeau de la Bretagne. Quand il n'est plus temps de combattre, il est temps encore de se venger et de mourir.

- Point de guerre! disait-il alors. un duel! Un seul coup, une seule mort! et M. de la Tremlays, enfonçant ses éperons dans les flancs de son cheval, combinait un de ces plans dont l'extravagante hardiesse amène le sourire sur les lèvres des hommes de bon sens : un plan audacieux, chevaleresque, mais impossible et fou, dont l'idée ne pouvait germer que dans le cerveau de gentilhomme campagnard, ignorant le monde et toisant la prose du présent à la poétique mesure du passé.

     La maison de la Tremlays n'avait qu'un héritier direct,Georges Treml, petit-fils du vieux gentilhomme. Que deviendrait cet enfant de cinq ans, frappé dans la personne de son aïeul et dépourvu de protecteur naturel? - Si je réussis, pensait-il, Georges aura un héritage de gloire; si j'échoue, monsieur mon cousin de Vaunoy lui gardera son patrimoine. Vaunoy est un bon chrétien et un loyal gentilhomme. Comme il prononçait mentalement ces paroles, une voix grêle et lointaine lui apporta le refrain d'une chanson du pays, sorte de complainte dont l'air mélancolique accompagnait le récit du trépas d'Arthur de Bretagne, méchamment mis à mort par son oncle Jean sans terre. La voix se rapprochait, le chant semblait prendre une nuance d'ironie.

     - D'ailleurs, mon petit Georges est Breton, comme son sang appartient à la Bretagne. La voix se tut durant quelques secondes, puis elle éclata tout à coup juste au-dessus de M. de la Tremblays. Celui-ci leva brusquement la tête et aperçut, au haut d'un gigantesque châtaignier un être d'apparence extraordinaire et presque diabolique. La créature, dégringolant de branche en branche, tomba aux pieds du vieux seigneur en poussant un grognement amical et respectueux. - Comment va ton père, Jean Blanc? demanda M. de la Tremlays. - Comment va ton fils? Nicolas Treml? répondit l'albinos en exécutant une cabriole. - Le père de Jean Blanc va bien. Jean Blanc veillait hier auprès de lui. Hier tu veillais sur Georges Treml : veilleras-tu sur lui demain, monsieur Nicolas? Ne laisse pas notre petit monsieur Georges à la merci d'un cousin....

     Le coffret de fer : Georges dormait. C'était un joli enfant blanc et rose, dont les cheveux blonds bouclaient gracieusement sur les broderies de l'oreiller. Quand les enfants s'ébattent ainsi en de joyeux rêves, les bonnes gens de Rennes disent qu'ils "rient aux anges"; pensée charmante et poétique, à coup sûr. Mais en Bretagne tout ce qui est poétique et charmant tourne vite à la mélancolie : on regarde cette "joie du sommeil" comme un présage de mort. L'enfant "rit aux anges", parce que les anges de Dieu sont là autour de son "chevet", pour emporter son âme au ciel.

    - Arthur de Bretagne! murmura le vieux gentilhomme qui ne pouvait oublier les paroles de Jean Blanc; si le dernier rejeton de ma race allait être sacrifié! mais non cet homme est un fou, et mon cousin de Vaunoy ne ressemble pas plus à l'Anglais Jean sans Terre qu'un chien fidèle ne ressemble à un loup! M. de la Tremlays, puissamment riche et noble, avait perdu son fils unique deux ans auparavant. Ce fils, qui avait nom Jacques Treml et qui était père de Georges, avait été de son vivant un homme fort et brave; Nicolas Treml lui avait inculqué de bonne heure sa haine contre la France, son amour pour la Bretagne. Il se sentait vieillir. Aurait-il le temps d'inoculer à Georges sa haine et son amour? Cet enfant mettra vingt ans à se faire homme, et il ne faut qu'un jour pour voir crouler une dynastie. Nicolas Treml n'était pas roi, mais il se regardait comme le dernier représentant d'une pensée vaincue qui pouvait à son tour remporter la victoire.....

     M. de la Tremlays était assis sous le manteau de la haute cheminée dans la salle à manger. A son côté, un grand et beau chien de race sommeillait indolemment. Dans un coin, le petit Georges, âgé de quatre ans alors, jouait sur les genoux de sa nourrice. On annonça Hervé de Vaunoy. - Approchez, monsieur mon cousin, dit-il avec une brusque courtoisie; vous êtes le bienvenu au château de nos communs ancêtres. L'entrevue fut courte et décisive. - J'espère, M. de Vaunoy, que vous êtes un vrai Breton! - Oui, Saint-Dieu! Mon cousin, répondit Hervé, un vrai Breton, tout à fait! - Déterminé à donner sa vie pour le bien de la province? - Sa vie et son sang, monsieur mon cousin! ses os et sa chair! Détestant la France, abhorrant la France, monsieur mon digne parent! Prêt à dévorer la France d'un coup de dent, si elle n'avait qu'une bouchée! - A la bonne heure! s'écria Nicolas Treml enchanté. touchez-là, Vaunoy, mon ami. Nous nous entendrons à merveille, et mon petit-fils Georges aura un père en cas de malheur.

     Hervé fut installé le soir même au château de la Tremlays, et, depuis lors, il ne le quitta plus. Les choses restèrent ainsi durant dix-huit mois. .. Il n'y avait que deux personnages auprès desquels Vaunoy n'avait point su trouver grâce : le premier et le plus considérable était Loup, le chien favori de Nicolas Treml; le second n'était autre que Jean Blanc, l'albinos. Chaque fois que Vaunoy entrait au salon Loup fixait sur lui ses rondes prunelles et grognait. Vaunoy avait beau le flatter, il perdait sa peine. Loup, en bon Breton qu'il était, avait la tête dure et ne changeait point volontiers de sentiment.... Mais Vaunoy, d'autre part, était si humble, si serviable, si dévoué! Et puis, saint-Dieu! Il détestait si cordialement la France! Quant à Jean Blanc, sa haine était moins redoutable que celle de Loup. Jean Blanc occupait dans l'échelle sociale une position infiniment plus humble. Il était, de son métier tailleur de cercles, passait pour idiot, et n'eût point su soutenir son vieux père sans l'aide charitable de M. de la Tremlays. Jean Blanc était reçu dans les cuisines du château, parce que l'hospitalité bretonne accueillait hommes, mendiants et animaux avec une égale religion......Tant que durait le jour, il chantait de bizarres refrains sur les couronnes des châtaigniers, ou bien il gambadait le long des chemins. A vêpres, son blême visage grimaçait à faire pâmer de rires chantres, marguilliers et bedeau....

     Le vent des nuits courait dans les longs corridors de la Tremlays. Nicolas Treml, abritant de la main la flamme, descendit le grand escalier et se rendit à la salle d'armes où reposait Jude Leker, son écuyer. Il l'éveilla et lui fit signe de le suivre... Nicolas Treml fit jouer la serrure d'une armoire scellée dans le mur. De cette armoire, il tira un coffret de fer vide qu'il mit entre les mains de Jude. Ensuite, prenant au fond d'un compartiment secret de pleines poignées d'or, il les empila méthodiquement dans le coffret. Cela dura longtemps, car il en compta cent-mille livres tournois. - Demain, dit-il d'une voix basse et calme, tu chargeras cette cassette sur un cheval et tu iras m'attendre, avant le lever du soleil, à la Fosse-aux-loups. Jude se dirigea vers la porte. - Attends, poursuivit encore Nicolas Treml; tu t'habilleras comme on fait lorsqu'on ne doit point revenir au logis de longtemps. Tu t'armeras comme pour une bataille où il faut mourir. Tu diras adieu à ceux que tu aimes. As-tu fait ton testament?......

     Le dépôt : Nicolas Treml ne dormit point cette nuit-là. Le lendemain, avant le jour, il entendit dans la cour le pas du cheval de Jude. Presque au même instant la porte de sa chambre s'ouvrit et Hervé de Vaunoy parut sur le seuil. Maître Hervé n'avait plus cet air humble et craintif. Son sourire s'épanouissait maintenant, joyeux, sur sa lèvre. - Saint-Dieu! dit-il en arrivant, vous êtes matinal, monsieur mon très cher cousin. Il s'arrêta tout à coup en apercevant le sévère et pâle visage de Nicolas Treml. qui lui montra du doigt un siège; il s'assit. - Hervé, quand Dieu a repris mon fils, vous étiez un pauvre homme; faible, vous souteniez une lutte inégale contre moi qui suis fort. Vous alliez être écrasé.... Je vais partir pour ne point revenir peut-être... Ma route sera longue, et au bout je trouverai un abîme. La Providence protège-t-elle encore le pays breton? Mon espoir est faible, et ma ferme croyance est que je vais à la mort. - A la mort? répéta Vaunoy sans comprendre. - Mourir pour la Bretagne! Mourir pour une mère opprimée, monsieur, n'est-pas là le devoir d'un gentilhomme et d'un Breton? - Si fait, ah! Saint-Dieu, je crois bien! Mais.... - Vous l'aimez bien, n'est-pas, Hervé, ce pauvre enfant que je vous lègue? Vous lui apprendrez à aimer la Bretagne, à détester l'étranger. Vous me remplacerez. Vaunoy fit le geste d'essuyer une larme....

     La Fosse-aux-loups : A une demi-heure de chemin de la lisière orientale de la forêt de Rennes, loin de tout village et au centre des plus épais fourrés, se trouve un ravin profond dont la pente raide et rocheuse est plantée d'arbres qui s'étagent, mêlés ça et là d'épais buissons de houx et de touffes d'ajoncs qui atteignent une hauteur extraordinaire. Un mince filet d'eau coule pendant la saison pluvieuse au fond du ravin; l'été, tout trace d'humidité disparaît. Ce ravin court du nord au sud. L'un de ses bords est occupé par une futaie de chênes; l'autre s'élève presque à pic, boisé vers sa base, puis ras et nu comme une lande...Le ravin se rétrécissait tout à coup, de telle façon que les grands arbres rejoignaient leurs épais branchages et formaient une voûte impénétrable. Cet immense berceau avait nom, dans le pays, la Fosse-aux-Loups. Au centre s'élevait un chêne de dimensions colossales.On disait que l'arbre s'élevait directement au-dessus d'un vaste souterrain. Personne, et c'est bien là le caractère propre de l'apathie bretonne, n'avait jamais songé à vérifier cet on-dit; à cause de cela, tout le monde était persuadé de son exactitude. Les uns prétendaient que c'étaient tout simplement d'anciens puits d'où l'on retirait autrefois du minerai de fer; les autres affirmaient que ces caves sans limites couraient en tous sens sous la forêt et rejoignaient celles du manoir de Bouëxis, où la tradition plaçait un des centres de résistance au contrat d'Union, du temps de la bonne duchesse Anne, cette princesse si populaire en Bretagne, dont les actes sont maudits et dont la mémoire est adorée. Dans cette seconde hypothèse, le souterrain aurait été un refuge ou un lieu d'assemblée pour les premiers conjurés qui, dans la Haute-Bretagne, portèrent le nom de "Frères bretons", sous le règne de Louis XII.

     Deux larges trous donnaient passage à l'intérieur, qui formait une véritable salle où dix hommes auraient pu s'asseoir à l'aise. Ce fut au pied de ce chêne que M. de la Trembays rejoignit son écuyer. Nicolas Trembl était soucieux. Il se mit à genoux près du coffret dont il fit jouer la serrure. Puis, tirant de son sein le parchemin signé par Hervé de Vaunoy, il le cacha sous les pièces d'or. - Comme cela, pauvres ou riches, les Treml pourront réclamer leur héritage, et la trahison sera vaincue.... si trahison il y a. Jude ne comprenait point. C'était un homme de robuste taille et de visage durement accentué. Ses pommettes anguleuses saillaient brusquement hors du contour de sa joue et donnaient à ses traits ce caractère de rudesse que présente souvent le type breton. Son costume, de même que celui de M. Nicolas, eût été fort à la mode cent ans auparavant, et, à la longueur démesurée de sa rapière à garde de fer, on pouvait croire que le temps des chevaliers errants et des hauberts d'acier n'était point passé depuis des siècles.

     C'est que, en Bretagne, le temps ne vole point, il marche; ses ailes se détrempent et s'alourdissent au brumeux contact de l'atmosphère armoricaine. Les coutumes enchérissent sur le temps; elles restent immobiles. Il y a encore, au moment où nous écrivons ces lignes, entre Paris et telle ville du pays de Léon, de la Cornouaille ou de l'évêché de Rennes, la même distance qui existe entre le Moyen-Age et notre ère, entre la résine et le gaz, entre le coche et la vapeur - mais aussi entre la croyance et le doute, entre la poésie et la prose, entre les flèches à jour d'une cathédrale et les toits bâtards des temples de l'argent..... Les moeurs sont stationnaires en Bretagne et les souvenirs vivaces. Au commencement du siècle qui vit compiler l'encyclopédie et dressa un piédestal à Voltaire, les rites féodaux n'étaient point oubliés en Bretagne, au "pays des pierres et des mers". Les gentilshommes, qui ne perdent jamais de vue les cheminées de leurs manoirs, n'avaient pu changer de peau au contact des idées nouvelles. 

     Le voyage : La dernière voix que Nicolas Treml entendit sur ses domaines fut celle de Jean Blanc, dont le chant mélancolique le saluait au départ comme un menaçant augure. Il fallut au vieux gentilhomme toute sa force d'âme et cette obstination qui est le propre du caractère breton pour vaincre les tristesses qui vinrent assaillir son coeur. Il repoussa loin de lui l'image de Georges et continua sa route.

     Il ne voulut point que l'on connut son itinéraire car, après avoir fait deux lieues dans la direction du Couesnon et de la mer, il revint brusquement sur ses pas, tourna Vitré et gagna le chemin de Laval en laissant sur sa droite les belles prairies où serpente le ruisseau qui s'appelle déjà la Vilaine. Il fila entre Vitré et Laval, un peu au-dessous du bourg d'Ernée qui joua, quatre-vingt ans plus tard, un grand rôle dans les guerres de la chouannerie. Nicolas Treml arrêta son cheval devant une barrière et se découvrit. Jude Leker l'imita. - Quelques pas encore, dit M. de La Trembays, et nous serons sur la terre ennemie, la terre de France. Pendant que nos pieds touchent encore le sol de la patrie, il nous faut dire un Ave à Notre-Dame de Mi-Forêt. Tous deux récitèrent l'oraison latine.

     - Autrefois ces poteaux avaient une tête. Celui-ci, le nôtre, portait l'écusson d'hermine timbré d'une couronne ducale. L'autre portait celui d'azur à trois fleurs de lis d'or. De ce côté-ci de la barrière, il y avait un homme d'armes breton; de l'autre, un homme d'armes français. Les soldats se regardaient en face; les emblêmes se dressaient fièrement à longueur de lance : Dreux et Valois étaient égaux. - C'était un glorieux temps, monsieur Nicolas! soupira Jude - Dreux n'est plus, continua Treml dont la voix tremblait, et la Bretagne est une province française....
     Le voyage fut long. Ils virent d'abord Laval, ancien fief de La Trémoille; Mayenne, qui donna son nom au plus gros des Ligueurs; Alençon, qui fut l'apanage des fils de France.... Le matin du sixième jour, ils franchirent le grille dorée du parc de Versailles, abandonné déjà... Après avoir marché quelques heures encore, ils trouvèrent la Seine et Paris. En entrant dans la ville, Nicolas Treml se fit indiquer le palais du régent et piqua des deux fers pour y arriver plus vite. Il descendit de cheval à la porte du Palais Royal. Il voulut y entrer; les valets lui barrèrent le passage. - Allez dire à Philippe d'Orléans, dit-il que Nicolas Treml veut l'entretenir.Les valets regardèrent le costume gothique du vieux gentilhomme qui disparaissait littéralement sous une épaisse couche de poussière, et tournèrent le dos en éclatant de rire. Le plus courtois d'entre eux répondit : - Son Altesse Royale est en son château de Villers-Cotterêts.

     La magnifique maison de plaisance du régent Philippe d'Orléans avait ce jour-là un aspect plus joyeux encore que d'habitude. On voyait les palefreniers s'empresser autour des carrosses attelés. Les chevaux de selle piaffaient et se démenaient comme pour appeler leurs maîtres, et toute une armée de pages, coureurs et laquais à brillantes livrées encombrait les abords du perron. Le régent était encore à table. Dès que le repas fut fini, courtisans et belles dames descendirent, à flots de velours et de satin, le grand perron du château.....
      Philippe d'Orléans n'avait pas pris place dan le carrosse. Il essayait un magnifique cheval que lui avait envoyé la reine Anne d'Angleterre; présent qu'il appréciait surtout à cause de son origine britannique, car le régent était Anglais de coeur.... Il y avait une heure que la cavalcade avait quitté l'avenue; elle avançait lentement : les gentilshommes caracolaient aux portières des carrosses qui roulaient sans bruit sur le gazon des allées. Tout à coup, à un détour de la route, deux cavaliers apparurent et se posèrent au milieu du chemin, de manière à barrer le passage.
- Qui êtes-vous? demanda le régent- Je suis Nicolas Treml de La Tremlays, seigneur de Boüexis-en-Forêt. - Et que voulez-vous? - Me battre en combat singulier contre le régent de France!

     Ces étranges paroles furent prononcées d'un ton grave et ferme, exempt de toute fanfaronnade. Les courtisans se regardèrent.Un muet sourire vint à leurs lèvres. Les dames étaient puissamment intéressées : elles contemplaient cela comme on suit une représentation dramatique. On eût dit que la Bretagne du XVè siècle sortait du tombeau et venait demander raison de la conquête aux arrière-neveux des conquérants. Philippe d'Orléans avait senti d'abord un mouvement d'inquiétude, mais dix gentilshommes le séparaient maintenant du vieux breton. Il oublia sa passagère frayeur. - Ce bonhomme est fou, dit-il en riant; il fera peur à nos dames. Qu'on le chasse!

     - Soyez témoins! reprit Nicolas Treml : ne pouvant accuser le roi qui est un enfant, j'accuse le régent de France de tenir en servage la province de Bretagne, laquelle est libre de droit.... Durant une seconde Phlippe d'Orléans et Nicolas Treml se trouvèrent face à face. Ce court espace de temps suffit au vieillard qui, levant son massif gant de buffle, en frappa le régent de France en plein visage et cria d'une voix retentissante : - Pour la Bretagne! Trente épées menacèrent au même instant sa poitrine; les dames purent s'évanouir. Le dénouement surpassait toute attente.En recevant ce sanglant outrage, Philippe d'Orléans avait pâli. Il mit l'épée à la main mais il s'arrêta en chemin. La colère avait peu de prise sur cette nature où la tête dominait complètement le coeur. Il revint vers les princesses pour calmer leur frayeur.

     Pendant cela, un combat inégal et dont l'issue ne pouvait rester douteuse s'était engagé entre les deux bretons et la suite de son Altesse Royale qui essayaient de désarmer leurs adversaires.Nicolas Treml fut pris et lié à un arbre. Comme il arrive toujours après une défaite, mille pensées sinistres se pressaient dans son cerveau. Il sentait naître en lui un doute touchant la loyauté de son parent, Hervé de Vaunoy. - Pauvre berceau! dit-il. Le régent donna le signe du retour. Tout au long de la route, il se montra d'une fort aimable gaieté. Il n'était pas méchant. Seulement, en montant le perron du château, il se pencha à l'oreille de ses conseillers et prononça le mot Bastille; le conseilla s'inclina. C'était l'arrêt de Nicolas Treml et de l'honnête Jude, son écuyer. 

     Tutelle : Vaunoy avait totalement changé de caractère. depuis deux ans, il rêvait jour et nuit la possession du riche domaine de Treml, et voilà que tout à coup ce rêve s'était accompli. Pauvre hier et ne possédant que son manteau râpé de gentillâtre, il s'éveillait aujourd'hui aussi riche que pas un membre de la haute noblesse bretonne. Le Breton est bon et généreux d'ordinaire, mais quand il se met à être mauvais, les traîtres du mélodrame sont des anges auprès de lui: rien ne lui coûte, et les moyens qu'il emploie alors sont d'une brutalité diabolique. 

     Vaunoy continua de traiter Georges comme le fils chéri et respecté de son seigneur. Il voulait se faire un appui de l'affection de l'enfant pour le cas redoutable où M. de La Trembays fût revenu inopinément quelque jour. Néanmoins il y avait un fidèle serviteur qu'il n'avait point pu chasser ; c'était Loup, le chien favori de M. Nicolas. En vain, les nouveaux valets, armés de fouets, avaient poursuivi Loup, il revenait toujours. Au moment où Hervé le croyait bien loin, il le retrouvait, le soir, assis auprès du berceau de Georges endormi.

     Loup n'était pas le seul à veiller : avec la bourse de Nicolas Treml, Jean Blanc avait soulagé les souffrances de son père. Il ne travaillait plus : le jour, il dormait ou rôdait autour du château; la nuit, il montait dans l'un des arbres du parc, dont les longues branches venaient frôler les fenêtres de la chambre où dormait Georges.

     L'étang de la Tremlays : Il y avait six mois que Nicolas Treml était parti. Personne ne savait en Bretagne ce qu'il était devenu. Les gens de la forêt le regrettaient parce qu'il était bon maître.... Un soir d'automne, Hervé de Vaunoy jeta sa canardière sur son épaule et prit le petit Georges par la main. M. de Vaunoy ouvrit le cadenas d'un petit bateau, plaça Georges sur l'un des bancs et quitta la rive. .. L'enfant tourna la tête. Vaunoy le saisit par derrière et le précipita dans l'étang. Au même instant, une longue forme blanche se montra dans le feuillage du chêne, mais Vaunoy ne put la voir, occupé qu'il était à fuir vers le bord à force de rames. La lune qui se levait jeta ses premiers rayons par-dessus les taillis et vint éclairer le pâle visage de Jean Blanc. L'albinos se laissa glisser le long d'une branche flexible qui retombait au ras de l'eau.Quelques secondes après, Jean Blanc revint à la surface, ramenant l'enfant évanoui. - je savais qu'on ferait du mal au petit monsieur!J'étais là pour que le fort ne tuât point le faible comme dans la chanson d'Arthur de Bretagne. Il ôta de sa poitrine une médaille de cuivre qui portait l'image de Notre-Dame de Mi-Forêt. Il la passa au cou de l'enfant toujours inanimé. - Sainte Vierge, cria-t-il réveillez-le! Un irrésistible rire interrompit cette ardente invocation. Aussitôt après, il tomba en convulsion, puis emporté par sa fièvre folle il se jeta, tête baissée, gambadant. Pendant plus d'une heure il courut les taillis en répétant : - Je suis le mouton blanc...le mouton! ... Il atteignit l'allée où il avait laissé l'enfant. Son coeur battit de joie car un rayon de lune éclairait un objet blanc sur le talus. Jean le toucha. C'était son justaucorps de peau. L'enfant avait disparu.

     La veillée : Vingt ans de plus pèsent un poids bien lourd sur la tête d'un homme: l'enfant s'est fait homme, l'homme est devenu vieillard, le vieillard a cessé de vivre. Mais le beau château de la Trembays s'élève toujours droit et robuste, au bout de son allée de grands chênes. Nous sommes à l'automne de l'année 1740, et il y a veillée dans les cuisines de M. Hervé de Vaunoy de la Tremlays. Renée releva la tête avec inquiétude : - est-ce que l'on craint une attaque des "Loups"? - les "Loups" répéta Simonnet en frappant son poing sur la table. Si j'étais seulement dans la peau de M. le lieutenant du roi, on ne les craindrait pas longtemps, les maudits brigands! Dire qu'ils ont brûlé mon beau pressoir de Boüexis-en-Forêt! - Volé mes vaches, ajouta la trayeuse. - Dévasté mon chenil! dit Yvon - Braconné plus de gibier que n'en chasse en trois ans notre monsieur! exclama le garde. - Tué mes poules! - Foulé mes guérets! - Brisé mes espaliers!

     Goton alluma sa pipe : - il y a vingt ans le maître de la Tremlays s'appelait M. Nicolas. Ceux que vous nommez les "Loups" étaient des agneaux alors. C'est la misère qui a aiguisé leurs dents. La vieille releva sa tête chenue avec dignité - Je ne défends point les "Loups" qui savent bien se défendre eux-mêmes. Je dis que ce sont des Bretons, voilà tout, et que certaines gens sont plus vaillantes au coin du feu que sous le couvert! - Patience! Patience! dit enfin Simonnet. Il doit nous arriver de Paris un brave officier du roi pour prendre le commandement des sergents de Rennes et protéger le passage des deniers de l'impôt à travers la forêt. Ces "Loups" damnés ont tué le dernier capitaine. 

     Tant que Nicolas Treml avait vécu, comme il possédait, lui seul, autant et plus de biens que tous les autres gentilshommes ensemble, ces derniers s'étaient modelés sur lui. Or Treml était un vrai seigneur, doux au faible, rude au fort, et plus disposé à faire l'aumône à ses voisins qu'à leur disputer le chétif soutien de leur existence.
     Vaunoy avait pris sa place et mis sa lésinerie de gentillâtre dans toutes les affaires que son cousin avait traitées en gentilhomme. Les propriétaires des alentours, autorisés par ce nouvel exemple, firent de même, et ce fut bientôt de toutes parts un système d'attaque et de compression contre les malheureux de la forêt. D'un côté, le fisc, de l'autre, les propriétaires. Celui-là leur arrachait leurs faibles épargnes, ceux-ci leur enlevaient tout moyen de vivre.

     Les gens de la forêt ressemblaient plus au sanglier qu'au lièvre; néanmoins dans le premier moment, traqués, poursuivis de toutes parts, ils ne cherchèrent leur salut que dans la fuite, et se cachèrent au fond des retraites ignorées qui pullulaient dans le pays. Mais leur naturel farouche et belliqueux supportait impatiemment cette tactique pusillanime; pour combattre, ils n'avaient besoin que de se concerter. Au premier appel, ils se levèrent.
     Les épais fourrés de la forêt vomirent inopinément cette population sauvage, et mal en prit aux agents du fisc aussi bien qu'aux avares propriétaires qui avaient suscité cette tempête. Bien des cadavres jonchèrent la mousse des futaies, bien des ossements blanchirent sous le couvert et, par les nuits noires, plus d'une gentilhommière, attaquée à l'improviste, porta la peine de la cupidité de son maître. On vit venir des soldats de Rennes et de toutes les villes environnantes; mais, à mesure que l'attaque s'opiniâtrait, la résistance s'organisait plus puissante. Il devint évident que les insurgés avaient un chef habile et résolu, dont les ordres, quels qu'ils fussent, étaient suivis avec une aveugle soumission.

     Le moment vint où la défense, conduite avec un ensemble merveilleux, déborda l'attaque. Les rôles changèrent. Les opprimés devinrent agresseurs et, un beau jour, cinq mille paysans en sabots, le visage couvert de masques bizarres, firent irruption jusque dans Rennes et pillèrent l'hôtel de M. le lieutenant du roi. De ce moment, la terreur se mit de la partie. L'insurrection acquit ce prestige qui est à toute entreprise comme un gage assuré de succès. On entoura le chef des révoltés d'une mystérieuse auréole, et chacun eut à raconter sur son compte quelque miraculeux exploit. Les gens de la forêt devinrent populaires à vingt lieues à la ronde. Ils eurent leurs généalogistes, et les savants du crû prirent la peine de rattacher leur association par des liens historiques et d'ailleurs incontestables à la fameuse société politique des Frères bretons qui, au milieu du siècle précédent, avaient failli enlever la Bretagne à la domination française.

     On leur prenait ce qui, de père en fils, avait toujours été à eux. Le fisc leur arrachait le fruit de leur labeur. Il aurait fallu opposer l'idée chrétienne à leurs rancunes et la charité à leur ruine; mais au lieu de prêtres on leur envoya des soudards. Ils ne travaillèrent plus, et ce fut tant pis pour leurs voisins. Les soldats du roi, par représailles, démolirent ou incendièrent les loges qui bordaient les grandes allées. mais c'était là peine perdue. Les loups savaient où trouver ailleurs un asile; ils apprenaient en outre à s'indemniser largement des pertes qu'on leur faisait subir....

       Le capitaine se recueillait en ses souvenirs. Fleur-des-Genets riait, pleurait et remerciait Notre-Dame de Mi-Forêt. Et Jean Blanc, penché sur la main de son jeune maître, savourait l'allégresse qui emplissait son âme. - Et maintenant, dit-il, Georges Treml, vous êtes Breton et noble : il vous faut regagner l'héritage de votre père tout entier : noblesse et fortune! Jean Blanc n'eut pas besoin de donner de longues explications à son jeune maître, qui savait en grande partie son histoire, l'ayant entendue de la bouche du  pauvre écuyer Jude, sans se douter qu'il pût y avoir le moindre rapport entre lui, Didier, officier de fortune, et Georges Treml, le représentant d'une famille puissante. Didier, en devenant Georges Treml, sentit naître dans son coeur une gravité inconnue. -Je vais me rendre à la Tremlays, dit-il; j'aurai raison de M. de Vaunoy....

Alain GOUAILLIER, juin 2016,

qui vous propose une lecture du Texte intégral "Le Loup Blanc/Le Joli Château"

 - de Paul Féval également : "la fée des grèves" et "la soeur des fantômes"

 - autres ouvrages : -"Colonel Armand, marquis de la Rouerie" d'H. Le Bevillon

                           - "Histoire de Bretagne, Le point de vue breton" de JP Le Mat

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